FootballXherdan Shaqiri raconte son Nouveau Monde
Débarqué à Chicago en début d’année, le meneur de jeu international est emballé par ce qu’il découvre.
- par
- Valentin Schnorhk Marbella
Il pleut du sable à Marbella. Jeudi, le ciel andalou a pris une teinte orangée saisissante. Le spectacle vaut le détour. De retour au Chicago Fire la semaine prochaine, Xherdan Shaqiri aura ça à raconter de l’Ancien-Monde à ses nouveaux coéquipiers, jamais avares en questions. «Ce sont des jeunes qui sont curieux, ils veulent apprendre, ils me posent beaucoup de questions sur les joueurs, les entraîneurs, les clubs, sourit le Bâlois aux 100 sélections en équipe de Suisse. Je suis vraiment très positivement surpris par ce contexte.» Il ne s’est pas privé de le raconter à la presse, quelques jours après avoir inscrit son premier but en Major League Soccer, sur penalty contre Kansas City samedi.
Une première qui a tardé, mais qui n’enlève rien à sa satisfaction. «Si on avait marqué toutes nos occasions, j’aurais déjà sept passes décisives, plaisante-t-il. Mais le bilan provisoire est très bon. Ce n’était pourtant pas simple pour moi: je ne connaissais personne là-bas. Et j’ai besoin de quelques matches pour que l’on se comprenne bien avec mes coéquipiers. Ils doivent aussi assimiler ma manière de jouer, de penser. Mais je suis très positif: le club fait son meilleur début depuis neuf ans.» Après les quatre premiers matches de la saison de MLS, qui a commencé fin février, Chicago compte en effet huit points. Une belle moyenne.
Et qui est de nature à convaincre le meneur de jeu de l’équipe de Suisse de son choix. «Il y a une certaine euphorie, et cela procure de belles émotions, poursuit celui qui a quitté Lyon cet hiver, après seulement une demi-saison. Tout le monde est content que je sois là. Les gens disent que c’est une nouvelle ère qui commence. C’est vraiment un beau sentiment.» Bien loin donc de sa première partie de saison à l’OL, où il aura été le plus longtemps cantonné au banc, ou aligné dans un poste d’ailier droit qui ne lui convient plus.
«Faire grandir le club»
Cette décision de partir aux États-Unis est mûrie, assure-t-il: «Je voulais connaître de nouvelles choses, aussi en termes de football. Ces choses-là, je pourrai les emporter avec moi pour plus tard.» Le choix de Chicago n’est toutefois pas un hasard. Il y a retrouvé Georg Heitz, l’ancien directeur sportif du FC Bâle qui occupe le même poste dans l’Illinois.
Ce dernier a dû convaincre Shaqiri, lequel se parait d’un certain scepticisme au début des discussions. «Il était important pour moi qu’il s’agisse d’un projet sportif, confirme le joueur. Les dirigeants m’ont dit qu’ils étaient dans une optique de faire grandir le club. Et je trouvais ça intéressant, c’était une bonne raison d’aller en Amérique. Je voulais aussi participer à mener une équipe au succès.»
Un costume qu’il endosse, lui qui est arrivé en tant que Designated Player. Autrement dit, il fait partie des éléments de l’effectif du Fire dont le salaire n’est pas décompté dans la masse salariale du club et échappe donc à la règle du Salary Cap. «Avec mon expérience, je veux participer à aider cette équipe, ces joueurs, clame-t-il. Je suis surpris par leur talent et leur éthique de travail. Ce sont des jeunes, mais que je trouve très intéressants.» Jusqu’où pourra-t-il les mener?