Conseil national – Un élu veut que les médecins puissent mieux se consacrer aux patients

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Conseil nationalUn élu veut que les médecins puissent mieux se consacrer aux patients

Le conseiller national UDC Thomas de Courten demande que Berne examine comment diminuer la charge administrative croissante des praticiens afin qu’ils puissent davantage s’occuper de tâches médicales.

Le personnel soignant passe de plus en plus de temps au bureau ou à l’ordinateur au lieu de se consacrer aux patients, relève l’élu.

Le personnel soignant passe de plus en plus de temps au bureau ou à l’ordinateur au lieu de se consacrer aux patients, relève l’élu.

Christian Jaeggi

Tous les patients ont un jour ou l’autre entendu un médecin se plaindre des rapports et autres obligations administratives qui l’accaparent de plus en plus au détriment de ses tâches médicales. Ce constat, le conseiller national Thomas de Courten (UDC/BL) l’a fait aussi, et il vient d’interpeller le Conseil fédéral à ce sujet. Il lui demande d’examiner «comment réduire efficacement» et ramener à des «proportions raisonnables» la charge administrative croissante du personnel soignant sans que la qualité des soins ne soit compromise.

Dans un postulat, l’élu constate que les praticiens, mais aussi les autres professionnels de la santé comme les infirmiers, passent de plus en plus de temps au bureau ou à l’ordinateur au lieu de se consacrer aux patients. «Même un rapport d’experts mandaté par le Conseil fédéral sur la maîtrise des coûts dans le système de santé indique que les médecins assistants et les infirmières doivent consacrer jusqu’à un tiers de leur temps de travail à des tâches administratives et à la collecte de données», écrit-il. Des données en outre souvent inutilisées ou non pertinentes, relève-t-il.

Une hausse qui équivaut à 662 postes de médecins

Selon Thomas de Courten, le traitement des dossiers de patients accapare aujourd’hui 19% des heures de travail des médecins dans les hôpitaux. Une tâche qui a augmenté de 26 minutes par praticien et par jour depuis 2011, relève-t-il. Rien que cette augmentation correspond à 662 postes de travail à raison de 56 heures par semaine, a-t-il calculé. «Ce qui devrait faire réfléchir en ce qui concerne le manque de relève», souligne-t-il.

Et cette charge administrative en hausse vaut aussi pour le secteur ambulatoire, selon lui. La part des médecins de premier recours qui peuvent consacrer au moins 75% de leur temps de travail aux contacts avec les patients a baissé de 60 à 45% entre 2012 et 2015, souligne-t-il.

Thomas de Courten le regrette: ce potentiel élevé de réduction des coûts ne suscite guère d’attention politique. Et de relever qu’en réponse à un postulat analogue déposé en 2019, le Conseil fédéral avait confirmé la nécessité d’agir mais avait renvoyé «de manière évasive» à différents projets en cours. L’intervention avait été classée, le National n’ayant pas achevé son examen dans un délai de deux ans. Raison pour laquelle l’élu revient à la charge aujourd’hui.

(cht)

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