Inde: Enchaînés, affamés et réduits à l’esclavage pour payer leurs dettes

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IndeEnchaînés, affamés et réduits à l’esclavage pour payer leurs dettes

Dans l’État du Maharashtra, la police indienne a libéré 11 travailleurs, forcés de creuser un puits 12 heures par jour, sans salaire et sans pouvoir s’enfuir. Ils n’étaient nourris qu’une fois par jour.

Les travailleurs devaient creuser un puits 12 heures par jour, sans salaire, pour rembourser l’argent qu’ils avaient emprunté. Et ce, en dépit de l’abolition, en 1976, du travail forcé en Inde.

Les travailleurs devaient creuser un puits 12 heures par jour, sans salaire, pour rembourser l’argent qu’ils avaient emprunté. Et ce, en dépit de l’abolition, en 1976, du travail forcé en Inde.

Photo d’illustration/AFP

Une dizaine de travailleurs enchaînés en Inde ont pu être sauvés de la «torture» les forçant à creuser un puits, 12 heures par jour, sans être payés, a annoncé lundi un organisme gouvernemental de défense des droits de l’homme. Cette affaire jette un jour nouveau sur une pratique interdite de longue date, celle du travail forcé, surnommée «l’esclavage pour dettes», qui oblige des débiteurs à travailler pour rembourser l’argent emprunté tout en voyant les intérêts s’additionner.

Le sort de ces 11 travailleurs du Maharashtra (Ouest) est parvenu aux oreilles de la police de l’État grâce à l’un d’eux, parvenu à s’enfuir et qui les a guidés pour libérer ses camarades le 17 juin, a expliqué la Commission nationale des droits de l’homme (NHRC). «Ils étaient forcés à travailler 12 heures par jour, sans aucun salaire pour creuser un puits», a expliqué la NHRC, ajoutant qu’ils étaient enchaînés pour les empêcher de s’évader, nourris une fois par jour et obligés de déféquer là même où ils travaillaient.

Il y aurait 10 millions de travailleurs forcés en Inde

Quatre personnes ont été arrêtées par la police mais, selon la NHRC, la tâche dépasse «le simple sauvetage par la police avec l’arrestation de certains accusés». La NHRC estime que l’affaire constitue «une violation grossière» de l’abolition du travail forcé» en 1976. Cette abolition est régulièrement violée sans grands risques de poursuites, dénoncent des militants qui chiffrent à environ 10 millions le nombre de travailleurs forcés en Inde.

Selon la NHRC, les patrons étaient dans cette affaire «habitués» à utiliser des travailleurs, puis leur imposer des conditions si brutales que lorsqu’ils étaient libérés, au bout de trois ou quatre mois, «ils préféraient s’enfuir sans demander leurs salaires pour échapper à de nouvelles tortures».

(AFP)

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