Royaume-UniMort à cause de 13 heures d’attente dans une ambulance?
Un octogénaire a dû attendre 30 heures avant d’être admis aux urgences. Il n’est pas un cas isolé.
- par
- R.M.
Un cas saisissant et dramatique montre l’énorme problème d’attente avant une admission aux urgences dans le système de santé public britannique, le NHS. Un homme a dû attendre 17 heures avant la venue d’une ambulance. Puis encore 13 heures dans l’ambulance avant d’être enfin pris en charge. Selon sa famille, ça a finalement probablement entraîné sa mort.
William Owen, 87 ans, a fait une mauvaise chute devant son domicile de Llandeilo, au Pays de Galles. Lors du premier appel aux secours, il a été indiqué à la famille que l’attente pour une ambulance serait de 4 à 6 heures. Sa femme, Miranda Owen, 78 ans, a déclaré qu’elle avait appelé «constamment» dans l’espoir d’une intervention plus rapide. Mais l’ambulance n’est finalement arrivée que le lendemain matin, après 17 heures d’attente, relate «The Independent».
Pour la famille, ce n’est pourtant pas le pire. Arrivé devant l’hôpital, William Owen est encore resté 13 heures à l’arrière de l’ambulance avant d’être enfin admis aux urgences et pris en charge.
Infection pulmonaire
Durant ces heures, William Owen, souffrant également de la maladie d’Alzheimer, était confus et agité, selon sa famille. Lorsqu’il faisait vraiment trop froid, les ambulanciers redémarraient le moteur pour chauffer l’habitacle, mais la température a parfois chuté jusqu’à 6 degrés seulement.
Après 30 heures d’attente, l’octogénaire a enfin été soigné. Il avait une fracture du bassin et a été opéré par la suite avec succès.
Mais le malheureux a été frappé par une infection pulmonaire. Et il est décédé dans les jours qui ont suivi.
Pour sa famille, il est très possible que l’origine du mal qui a entraîné sa mort soit à chercher dans l’attente dans l’ambulance. «Nous ne savons pas, mais il semble probable qu’il aurait pu attraper cela dans l’ambulance alors qu’il avait froid et qu’il était mal à l’aise», avance Ed Owen, le fils du défunt. Et de trancher, sur les hôpitaux publics: «C’est comme si une partie du NHS était complètement cassée. Il y a de longues attentes parce qu’il n’y a pas de lits.»
Standards pas atteints
La famille, qui se dit «dévastée», ne connaîtra peut-être jamais la vérité. Mais ce cas tragique illustre une défaillance qu’on retrouve dans les chiffres officiels. En Angleterre, durant le mois de décembre dernier, 54’532 personnes ont attendu plus de 12 heures dans un service d’urgence. Il s’agit du temps entre la décision d’admettre un patient et sa prise en charge, précise «The Independent».
La norme nationale voudrait qu’au moins 95% des patients fréquentant des services d’urgence devraient être pris en charge, transférés ou renvoyés dans les quatre heures. Mais ce standard n’a plus été atteint depuis 2015.