ÉconomieLe Portugal adopte son budget pour 2023 sur fond de grogne sociale
Alors que l’inflation pénalise davantage les ménages et que le mois de novembre a déjà été marqué par une détérioration du climat social, le budget portugais devrait passer la rampe aujourd’hui.
Le Parlement portugais doit adopter, vendredi, le budget de l’État pour 2023 du gouvernement socialiste, sur fond de contestation sociale attisée par la forte inflation qui continue d’éroder le pouvoir d’achat des ménages. Le projet de loi de finances doit être voté en milieu de journée par la majorité absolue dont dispose le Premier ministre Antonio Costa, qui fêtera dans la soirée le septième anniversaire, jour pour jour, de son arrivée au pouvoir.
Il y a un an, le rejet du budget par ses anciens alliés de la gauche radicale avait provoqué des élections législatives anticipées, remportées haut la main par les socialistes. Pendant le débat budgétaire de vendredi, la CGTP, principale confédération syndicale du pays et proche du Parti communiste, organise une manifestation devant le Parlement, afin de réclamer des hausses de salaires et des retraites plus importantes que celles prévues par l’exécutif.
«Le budget de l’État pour 2023 n’apporte pas les réponses dont le pays a besoin», proclament les syndicats, accusant le gouvernement de contribuer «à accentuer les injustices sociales» et «la précarité».
Les fonctionnaires en veulent plus
Le mois de novembre a déjà été marqué par une détérioration du climat social dans plusieurs secteurs. Les salariés des entreprises de transports publics ou ceux de la poste ont observé plusieurs journées de grève, avant un mouvement qui a mobilisé, vendredi dernier, la fonction publique, perturbant notamment le fonctionnement des écoles, des hôpitaux et la collecte des déchets.
Les syndicats des fonctionnaires réclament pour 2023 des hausses de 10%, alors que le gouvernement prévoit des revalorisations de 2 à 8%, avec «une hausse minimum de 52 euros» pour les salaires des fonctionnaires inférieurs à 2700 euros.
Pour aider les ménages à faire face à l’envolée des prix, la loi des finances prévoit notamment une révision des barèmes de l’impôt sur le revenu, ainsi qu’une hausse du salaire minimum (de 705 à 760 euros sur 14 mois).
Inflation à 7,4%
Selon les prévisions économiques inscrites au budget, l’inflation devrait s’établir à 7,4% en 2022, avant de ralentir à 4% l’an prochain. Le gouvernement table en outre sur une croissance de 6,5% cette année, puis à son ralentissement à 1,3% en 2023.