FootballDavid Bettoni: «J’ai mangé du caviar, alors j’ai besoin de vivre des choses difficiles»
Ses premières défaites dans son nouveau costume d’entraîneur du FC Sion n’ont pas refroidi David Bettoni, qui croit toujours qu’il a atterri au «bon endroit» en Valais.
- par
- Jérémy Santallo Riddes
Attablé devant trois journalistes jeudi dans la salle de presse du FC Sion à Riddes, David Bettoni tourne la tête et regarde par la fenêtre. «Je suis dans le bon endroit pour être moi-même et lorsque je vois les montagnes, ça me rappelle quand j’étais petit, mon père, etc. C’est comme si j’étais là depuis dix ans, ce qui est pratiquement impossible pour un coach du FC Sion, sourit-il. Mais c’est un peu la sensation que j’ai.»
Débarqué dans l’urgence il y a trois semaines, le technicien français de 51 ans a profité de la trêve consacrée aux équipes nationales pour se familiariser avec son nouvel environnement valaisan. «Je suis super content d’être ici, j’adore les gens, qui sont simples, comme moi. L’atmosphère est bonne, le cadre est magnifique, le président me fait partager son expérience parce que je suis aussi là pour apprendre, j’ai sa confiance et celle des dirigeants. Je suis vraiment très heureux et très épanoui d’être ici.»
En arrivant à Tourbillon, l’ancien adjoint de Zinédine Zidane au Real Madrid parlait de «contexte idéal» à Sion pour lancer sa carrière d’entraîneur principal. Une formulation plutôt drôle lorsque l’on connaît la «durée de vie» d’un coach employé de Christian Constantin. «Je le pense toujours, affirme Bettoni. Comme j’ai mangé du caviar en Espagne, j’ai besoin de vivre des choses plus difficiles. Et ici, c’est très, très, très difficile. Mais ça me va, je ne suis pas là pour m’embourgeoiser mais prouver que je peux mener une équipe à la victoire.»
Cela n’a pas été le cas lors de ses deux premières sorties (défaites 0-4 contre YB, mais en évoluant à 10 après 25 minutes, puis 1-2 face à Grasshopper), même si du mieux a été aperçu dans le jeu et les intentions lors du duel avec les Zurichois. «Je l’ai dit à mes joueurs: il ne faut pas attendre de gagner pour avoir le moral, pour y croire. Il faut travailler pour construire ça. Je m’y attache tous les jours, avec sourire et exigence. Je suis persuadé que Sion jouera en première division la saison prochaine. Si je n’y croyais pas, je serai déjà parti.»
À l’issue de la mission maintien dans laquelle il s’est engagé, David Bettoni a un rêve: «Jouer devant 15’000 personnes à Tourbillon. Cela voudra dire que les gens seront heureux de ce qu’on a changé, qu’on aura montré de l’amour-propre, moi le premier. L’identité de notre équipe doit se rapprocher beaucoup plus de celle des gens d’ici, du Valais, de la ville, du club. Et aujourd’hui, on n’y est pas encore.»