La Suisse s’offre la victoire en Irlande

L'équipe de Suisse a remporté un match. Mieux, elle a remporté son dernier match avant le grand rassemblement de l’Euro. C’était mardi soir en Irlande (1-0, en amical), et ça ne lui était plus arrivé depuis six rencontres. Voilà pour le côté réjouissant, qui s’accompagne de nuances. L’équipe nationale, que Murat Yakin avait choisi de faire tourner, a de nouveau passé une soirée loin du but adverse. En mal de créativité, elle s’est même fait peur en fin de partie.

Même s’il vieillit, s’il ne joue plus dans un grand club européen et s’il ne s’appuie plus sur un statut d’intouchable en équipe nationale, Xherdan Shaqiri continue de faire le bonheur de la Suisse. Quelle que soit sa condition en club, le Bâlois reste un élément à part lorsqu’il porte le maillot à croix blanche. Autant par les problématiques que sa présence fait naître que par les solutions qu’il fait apparaître.

Shaqiri buteur

Après nonante minutes bien insipides au Danemark samedi et 22 de plus mardi soir où le but irlandais paraissait bien loin, il a usé de son caractère unique pour offrir à la Nati un but qui, mine de rien, lui permet de terminer ses dix jours en commun sur une note positive.

«Shaq» a posé son ballon quasiment sur la ligne des seize mètres adverses, grâce à un coup franc très bien obtenu par Zeki Amdouni. Il a choisi de placer son envoi plutôt que de tenter de passer en force, a sans doute profité du manque de réaction du gardien irlandais, et a permis aux Suisses de prendre l’avantage (23e).

Les mêmes problèmes

Il y avait là le geste du match. Qu’il convient de replacer dans son contexte. L’Irlande a longtemps offert une réplique très tendre à une Suisse qui a profité de ce match pour faire tourner son effectif. Le constat limite les enseignements. Dans un 3-4-3 probablement amené à durer jusqu’à et pour l’Euro, l’équipe nationale a montré quelques déplacements intéressants dans son animation en première période.

Mais ce onze de fortune a rencontré globalement les mêmes problèmes qui caractérisent la Suisse actuelle. À savoir une difficulté folle à créer du danger. Granit Xhaka a bien touché le poteau en première mi-temps (le capitaine est sorti à la pause): sur une frappe sournoise prise de 35 mètres.

La prochaine fois que la Suisse se réunira, ce sera fin mai, dernière ligne droite en direction de l’Euro. La voilà qui disparaît pendant deux mois. En partant se reposer sur une victoire. Mais peut-être surtout en laissant derrière elle la fragile impression qu’elle ne contrôle plus vraiment ce qui lui arrive. L’Euro saura-t-il la transfigurer?