FootballComment Xamax, qui perdait tout, s’est mué en machine à gagner
Demeuré lanterne rouge durant tout le dernier championnat, le club de la Maladière pointe au sommet de la hiérarchie. Jean-François Collet, son président, évoque ce qui a (le plus) changé.
- par
- Nicolas Jacquier
En quelques semaines d’une métamorphose éclatante, Xamax, qui, la saison dernière, n’était jamais parvenu à quitter une dernière place qu’il avait occupée durant tout le championnat, est passé d’un statut, fort peu enviable, de lanterne rouge «éternelle» (qu’il avait été durant 36 journées), à celui, plus convoité, de premier de classe ou presque. Retrouver le club de la Maladière deuxième du classement de Challenge League avant la 5e journée, à trois points de Sion mais avec une rencontre en moins, voilà qui change de l’ordinaire auquel ses supporters avaient été habitués, avec la succession de galères qu’il leur avait fallu encaisser.
Xamax propulsé dans le haut de tableau après avoir su éviter le pire en remportant aisément son double barrage l’opposant à Rapperswil-Jona (3-1 et 3-0), c’est aussi une agréable nouveauté pour Jean-François Collet, dont le quotidien a radicalement changé.
«La qualité d’une semaine dépend beaucoup du résultat du week-end. Et comme nos résultats étaient catastrophiques, je vous laisse imaginer à quoi pouvaient ressembler mes semaines… Depuis le coup d’envoi de la saison, je suis beaucoup plus serein. On ne m’appelle plus chaque lundi pour savoir quand je vais changer de coach!» (Rires) Joint ce jeudi à New York où il participait à une réunion de l’ATP avant l’US Open, le boss de la Maladière profite aussi de la nouvelle structure mise en place, avec la présence de Christophe Moulin pour gérer l’aspect sportif.
Plaisir retrouvé
À quoi attribuer ce spectaculaire changement? Comment des losers patentés se sont-ils transformés en sémillants vainqueurs? «En football, détaille notre interlocuteur, il est parfois difficile de savoir pourquoi les choses se produisent. La saison passée, on était dernier sans vraiment trop savoir pourquoi. Aujourd’hui, on pointe en tête alors que le travail est proche de celui que l’on effectuait auparavant. Globalement, on a connu une longue fin de cycle après notre relégation. Ce qui a été entrepris depuis pour restructurer le club commence à payer. Il y a aussi eu de meilleures décisions. Plus que l’équipe, c’est le contexte général qui a changé.»
Avec des joueurs plus épanouis, fédérés autour de la personnalité d’Uli Forte. «Le rôle du coach est primordial. Il est très clair dans sa tête. Il a su insuffler de la confiance à ceux qui en manquaient.»
Résultat de ce début de parcours flamboyant, il se passe à nouveau quelque chose à Neuchâtel, dans une Maladière qui revit, avec un spectacle souvent ébouriffant. Ce fut notamment le cas lors du récent carton (4-0) infligé à Thoune. «Les gens ont retrouvé le plaisir d’aller au stade. Cela se répercute aussi à l’intérieur du club, où chacun est plus détendu. Alors que le contingent a été rajeuni, l’apport des nouveaux se fait également déjà sentir, alors qu’un tel apport serait probablement passé inaperçu 12 mois plus tôt. Comme quoi…»
Après quatre sorties (trois succès, un nul), Xamax compte déjà 10 points au compteur, un total qu’il avait mis plus de cinq mois à atteindre lors de l’exercice écoulé. Jusqu’où cela le conduira-t-il? La Super League ne semblait pas être l’objectif initial, quoique… «On ne dira jamais non. La vérité, c’est qu’il y a derrière nous des équipes qui devraient plutôt être devant nous. Cela ne va pas nous empêcher de jouer notre coup à fond, comme Yverdon a su le faire. Et si on peut le faire à notre tour, on le fera…»
Les Neuchâtelois se déplacent ce dimanche à Vaduz avec la ferme intention d’y confirmer leur incroyable renouveau (coup d’envoi à 14 h 15). À la Maladière, personne ne s’enflamme, chacun garde les pieds solidement ancrés au sol. Et si c’était simplement ça, la recette du succès?