Afrique: Les évacuations se poursuivent depuis le Soudan

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AfriqueLes évacuations se poursuivent depuis le Soudan

De nombreux pays ont entamé l’évacuation de leurs ressortissants du Soudan ce week-end, dont la Suisse, qui a fermé son ambassade.

Des soldats français ont procédé à l’évacuation de citoyens français à Djibouti, dimanche.

Des soldats français ont procédé à l’évacuation de citoyens français à Djibouti, dimanche.

Armée française de l’air et de l’Espace

La France, l’Allemagne, les États-Unis, le Royaume-Uni et d’autres pays ont commencé dimanche à évacuer leurs ressortissants ou leur personnel diplomatique du Soudan où les combats meurtriers entre armée et paramilitaires font rage depuis plus d’une semaine.

Deux avions militaires français transportant 200 personnes de différentes nationalités ont ainsi atterri à Djibouti. L’armée allemande a annoncé avoir évacué par avion militaire 101 personnes du Soudan. «Le premier Airbus A400M est sur le chemin de la Jordanie avec ses 101 évacués», a indiqué cette armée sur Twitter, précisant que deux autres avions avaient été dépêchés au Soudan pour participer aux évacuations.

Le gouvernement espagnol a aussi expliqué avoir évacué dimanche une centaine de personnes par avion militaire, avec une trentaine d’Espagnols et quelque 70 ressortissants d’autres pays à bord. L’Italie a elle procédé, le même jour, à l’évacuation «d’environ 200 personnes» selon les Affaires étrangères, la première ministre Giorgia Meloni précisant plus tard que tous les Italiens «qui avaient demandé à partir ont été évacués» du Soudan, avec des «citoyens étrangers».

L’Égypte, grand voisin du nord, a annoncé l’évacuation «par voie terrestre de 436 ressortissants» alors que tirs et explosions ont encore secoué dimanche la capitale soudanaise Khartoum, selon des témoins. Le pape François a appelé au «dialogue» face à la «grave» situation dans le pays, où, depuis le 15 avril, les deux généraux au pouvoir depuis leur putsch de 2021 se sont lancés dans une guerre sans merci.

Les violences, principalement à Khartoum et au Darfour, dans l’ouest, ont fait selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) plus de 420 morts et 3700 blessés. Elles ont déplacé des dizaines de milliers de personnes vers d’autres États du Soudan, ou vers le Tchad et l’Égypte.

Magasins incendiés

Le Royaume-Uni et les États-Unis ont annoncé l’évacuation de leurs diplomates, avec leurs familles, quand la Turquie et d’autres pays ont indiqué qu’ils allaient tenter d’évacuer leurs ressortissants.

L’armée américaine «restera déployée à Djibouti pour protéger le personnel des États-Unis et d’autres personnes jusqu’à ce que la situation en matière de sécurité ne nécessite plus leur présence», a déclaré le président américain Joe Biden dans une lettre adressée dimanche soir au «speaker» de la Chambre des représentants.

Joe Biden a également fait savoir que «des forces supplémentaires sont prêtes à (être) déployées dans la région si nécessaire». L’Agence américaine de développement (USAID) et le ministère irlandais des Affaires étrangères ont en outre chacun annoncé dans des communiqués séparés le déploiement d’une équipe d’intervention d’urgence.

Le premier ministre canadien Justin Trudeau a lui déclaré dimanche sur Twitter avoir «temporairement suspendu les opérations canadiennes au Soudan». «Nos diplomates sont en sécurité – ils ont été rapatriés et travaillent de l’extérieur du pays», a-t-il précisé.

À Khartoum, les cinq millions d’habitants craignent une intensification des violences après le départ des étrangers, dans leur ville privée d’eau courante et d’électricité, avec des réseaux téléphonique et internet souvent défaillants. Les raids aériens de l’armée et les tirs de canon des paramilitaires ont déjà détruit ou obligé à fermer «72% des hôpitaux» dans les zones de combat, selon le syndicat des médecins.

Le conflit a éclaté le 15 avril entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan, et son adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les très redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

«Dans le noir»

Les deux généraux avaient pris le pouvoir avec un putsch en 2021 qui a brutalement interrompu la transition démocratique lancée à la chute du dictateur Omar el-Béchir en 2019. Mais ils se sont divisés sur la question de l’intégration des FSR aux troupes régulières, après des mois de négociations politiques sous égide internationale.

Alors que les deux camps se livrent aussi à une guerre de l’information, il est impossible de savoir qui contrôle les institutions du pays ou les aéroports et dans quel état ils se trouvent après avoir été le théâtre de violents combats. Des prisonniers ont été libérés d’au moins une prison, ont indiqué des avocats alors que d’autres sources rapportent, sans que personne n’ait pu le vérifier, des attaques contre deux autres prisons, notamment celle de Kober qui accueille l’ensemble des détenus politique dont Béchir.

Les conditions de vie sont probablement pires au Darfour, théâtre déjà d’un terrible conflit dans les années 2000, où personne ne peut se rendre dans l’immédiat. Sur place, un docteur de Médecins sans frontières évoque une «situation catastrophique».

(AFP)

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