Bienne: Le forcené Peter K. passe au cinéma

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BienneLe forcené Peter K. passe au cinéma

Le réalisateur biennois Laurent Wyss retrace le parcours d’un célèbre retraité poursuivi par la police en 2010.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé

Douze ans après une cavale de neuf jours qui a tenu tout le pays en haleine, l’affaire Peter K. rebondit, mais cette fois au cinéma. Le cinéaste biennois Laurent Wyss porte à l’écran la lutte de ce retraité qu’il estime «seul contre l’État». «J’ai voulu faire preuve d’une objectivité totale: les spectateurs diront s’ils ont vu un Robin des Bois… ou pas!» dit-il

Le synopsis est calqué sur la réalité de 2010: «Après la mort de sa mère, Peter K. est menacé d’expulsion de la maison où il s’est occupé d’elle». Peter K. s’est battu pour défendre son refuge face à sa sœur, dont il s’est éloigné, ainsi que face à la mairie et à la police armée, est-il écrit. Établie en France, la sœur dont il est question revendiquait légitimement sa part d’héritage.

Les théories de Peter K. étaient conspirationnistes, le cinéaste en convient, mais il voit aussi en lui «une célébrité rebelle». Pendant sa cavale, des t-shirts ont été imprimés à son effigie. Lematin.ch s’en souvient: la police était dans ses petits souliers, elle qui avait répandu des flyers où figurait… la photo de son père.

«Sa peur et sa solitude, grandissantes, font resurgir des cauchemars d’enfance, tandis que sa bataille judiciaire révèle un sombre passé familial», indique le synopsis. Avec cette réflexion, à la base du scénario: «Les batailles de Peter K. contre l’État l’obligent à affronter son adversaire le plus redoutable et imprévisible, lui-même»…

Tenu pour irresponsable en raison de ses délires, Peter K. a été condamné en 2013 à des mesures thérapeutiques stationnaires. «Le forcené s’est enfermé dans son monde: il ne se soumettrait jamais aux conditions posées», estimait le cinéaste Laurent Wyss.

Transmettre sa version

L’accord de Peter K., le réalisateur l’a obtenu sans difficulté. «L’idée de pouvoir transmettre sa version l’a emballé», a-t-il rapporté. Le tournage et la diffusion ont été retardés par la pandémie, mais la première est prévue pour le dimanche 18 septembre, dans le cadre du Festival du film français d’Helvétie (FFFH). «Lors de la cavale de Peter K., le FFFH était protégé par des policiers en civil…», remarque Laurent Wyss.

Le cinéaste espère que son film sera diffusé en prison à l’intention de Peter K. Leur correspondance est épistolaire. «Sa folie m’a convaincu», lâche Laurent Wyss. Tout Bienne attend son film.

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