Hockey sur glaceLa série hallucinante de victoires de Gottéron en chiffres
Les Dragons ont remporté leurs neuf derniers matches de National League. Leurs performances transpirent dans certaines colonnes de statistiques.
- par
- Emmanuel Favre
La date de la dernière défaite de FR Gottéron dans le championnat de National League: le 21 septembre.
C’était à la BCF Arena. Ce soir-là, les Dragons s’étaient inclinés 2-5 devant le Lausanne HC. Un revers synonyme de quatrième désillusion de rang. Une séquence que l’entraîneur en chef Christian Dubé considère aujourd’hui comme une aubaine. «Une équipe grandit aussi dans ces périodes inconfortables. Elle a su relever la tête. Chapeau à elle.»
Depuis?
Les hockeyeurs de la BCF Arena ont aligné neuf succès, égalant le record de l’organisation en LNA/NL.
Tous dans le temps dit régulier.
En n’ayant accordé en moyenne qu’un but par rencontre. Les préposés à l’allumage de la lampe rouge se sont donc épargnés des soucis musculaires.
Titularisé sept fois durant cette série en cours, le gardien zurichois Reto Berra n’a jamais rendu une carte inférieure à 90% d’arrêts. A trois reprises, il a même conservé son filet inviolé. Il n’a d'ailleurs plus capitulé depuis 141’08.
«Toutes les individualités sont impliquées dans la bonne gestion défensive des matches, estime Christian Dubé. Avec le staff d’entraîneurs, nous apprécions l’implication des attaquants dans les trois zones de la patinoire et le nombre de tirs que l’équipe bloque pour aider et protéger Reto (Berra).»
Conséquence: depuis le début de la campagne 2021-2022, FR Gottéron est l’un des clubs qui reçoit le moins de tirs cadrés pendant une rencontre.
A l’autre bout de la patinoire, où elle a déjoué à 30 reprises la vigilance des portiers depuis l’entame de la série victorieuse, la formation fribourgeoise figure dans le trio de tête des équipes qui testent le plus les réflexes des cerbères.
«Avec Pavel Rosa, David Aebischer et Gerd Zenhäusern, les hommes de hockey qui travaillent à mes côtés, nous avons procédé à des ajustements par rapport à notre jeu proposé la saison dernière, explique Christian Dubé. Nous sommes notamment un peu plus agressifs. Je suis content de voir que les joueurs ont adhéré à ces changements.»
Le Québécois ajoute: «Il ne faut pas minimiser l’impact de la Ligue des champions dans le processus.» Il développe: «Sur la route, quand nous restons à l’hôtel, que nous passons des heures en avion et dans les aéroports, les gars ont le temps de se parler. Ils apprennent à se connaître. C’est excellent pour le team building.» La construction d’une équipe.
Ils ont également le temps de discuter de leur rôle avec le personnel d’entraîneurs. Ainsi, à titre illustratif, Andreï Bykov - qui avait passé la quasi intégralité de sa carrière sur une triplette à vocation offensive, éclabousse moins la ligue de sa collection de points personnels. Mais rend de précieux services à Gottéron dans un rôle de soutien, notamment dans la gestion des phases de désavantage numérique. Une situation spéciale maîtrisée par les Dragons, qui présentent le meilleur bilan intermédiaire de la Ligue.
Un chiffre qui prend encore plus de signification quand on intègre ceux de l’efficacité en avantage numérique.
L’addition des deux chiffres (90,2 et 20,41) permet à Gottéron de passer la barre des 100 et de basculer dans une balance largement positive dans les situations de déséquilibre numérique.
Un constat qui ne plonge pas pour autant Christian Dubé dans l’euphorie. «Dans le vestiaire, on ne parle pas de record et de trucs comme ça. A cette phase de la saison, on se construit pour les séries éliminatoires. C’est tout.»