États-UnisUne entreprise condamnée pour du travail d’enfants dans des abattoirs
Packers Sanitation Services employait une centaine d’enfants, âgés de 13 à 17 ans, dans des métiers dangereux et de nuit. L’entreprise du Wisconsin a payé 1,5 million de dollars d’amende.
Aux États-Unis, des adolescents nettoyaient des abattoirs de viande, même de nuit: leur employeur, un sous-traitant de grands groupes, a payé 1,5 million de dollars d’amendes et le Département du travail a alerté sur l’augmentation du nombre de cas de travail d’enfants. «Ces enfants travaillaient avec des produits chimiques dangereux et nettoyaient des équipements de transformation de la viande, notamment des scies à dos, des scies à poitrine et des fendeuses de tête», a indiqué le Département du travail.
Packers Sanitation Services (PSSI), basée dans le Wisconsin, qui a payé 1,5 million de dollars en amendes civiles, est «l’un des plus grands fournisseurs de services de nettoyage et d’hygiène agroalimentaire du pays», est-il précisé. Parmi ses clients concernés par ces cas de travail d’enfants se trouvent les géants de la viande JBS, Cargill, ou encore Tyson Foods.
L’entreprise «employait au moins 102 enfants – de 13 à 17 ans – dans des métiers dangereux et les faisait travailler de nuit dans treize installations de transformation de la viande dans huit États». Au moins trois mineurs ont été blessés. Et lorsque les fonctionnaires sont arrivés chez PPSI pour enquêter, «les adultes – qui avaient recruté, embauché et supervisé ces enfants – ont tenté de faire dérailler nos efforts», a déploré Michael Lazzeri, responsable régional du Département du travail à Chicago.
Très forte augmentation des violations des lois
Mais ce cas «n’est pas unique. C’est à tous les niveaux. Nous voyons donc beaucoup d’enfants travailler en dehors des exigences légales», a alerté Jessica Looman, une responsable du Département du travail. «Nous avons constaté une augmentation d’environ 50% des violations du travail des enfants depuis 2018.»
Plusieurs États du pays veulent assouplir leurs lois sur le travail des enfants, afin d’aider les entreprises, qui font face à une pénurie de main-d’œuvre, à recruter. «Les lois adoptées par chaque État ne prévalent pas sur la loi fédérale, ni ne la remplacent», a commenté Jessica Looman, ajoutant que «les lois les plus protectrices des enfants ou des travailleurs seront celles auxquelles un employeur devra se conformer».