KenyaRaila Odinga en tête de la présidentielle, selon les résultats partiels
Quatre jours après le scrutin, le vétéran de l’opposition kenyane Raila Odinga devancerait de peu le vice-président sortant William Ruto.
Raila Odinga, figure historique de la politique kényane, devançait légèrement samedi le vice-président sortant William Ruto dans la course à la présidence du Kenya, selon des résultats officiels partiels diffusés quatre jours après une élection qui suscite une grande attente.
Comptage et vérification
En début d’après-midi, Raila Odinga totalisait 52,54% des voix (2’288’315 voix), contre 46,76% (2’036’795 voix) pour William Ruto, sur 29,92% des bureaux de vote, selon des résultats officiels diffusés depuis Nairobi, où la commission électorale indépendante (IEBC) procède aux opérations de collecte, comptage et vérification des résultats.
Les résultats définitifs doivent être annoncés le 16 août au plus tard, tel que le prévoit la loi. Si aucun des deux favoris ne recueille plus de 50% des voix, le Kenya connaîtra pour la première fois un second tour à la présidentielle.
Si le Kenya est considéré comme un îlot de stabilité et de croissance au coeur d’une région tourmentée, les résultats de toutes les présidentielles depuis 2002 ont été contestés, parfois dans la violence. Quatre jours après que 22,1 millions de Kényans ont été appelés aux urnes, le pays attend toujours de connaître le nom du successeur d’Uhuru Kenyatta qui, après avoir réalisé deux mandats depuis 2013, n’a pas le droit d’en briguer un troisième.
Quatre candidats étaient en lice, mais l’élection se résume à un duel entre deux favoris: Raila Odinga, 77 ans, vétéran de l’opposition qui a reçu le soutien d’Uhuru Kenyatta pour sa cinquième candidature à la présidence, et William Ruto, 55 ans et vice-président sortant. Cinq autres scrutins étaient organisés mardi, pour choisir notamment les parlementaires, gouverneurs et 1500 élus locaux.
«Moment critique»
Le chef de l’IEBC, Wafula Chebukati, a reconnu vendredi que le décompte des résultats n’allait «pas aussi vite» que prévu. La commission électorale doit collecter les résultats émanant des plus de 46’000 bureaux de vote, puis les vérifier. Il lui faut aussi étouffer les rumeurs de piratage ou autres incidents relayés massivement sur les réseaux sociaux. Vendredi, plusieurs médias kényans ont interrompu les décomptes de voix en direct qu’ils menaient de leur côté, suscitant interrogations et impatience dans la population.
Cette démarche n’a pas été dictée sous la pression, a affirmé vendredi soir David Omwoyo, chef du Conseil des médias du Kenya, assurant que les médias travaillaient de concert pour synchroniser leurs estimations. «Nous sommes à un moment vraiment critique et les médias jouent un rôle clé dans le processus, en tant que média, nous n’allons pas être responsables en cas de chaos», a-t-il ajouté dans un communiqué.
Ce scrutin a été marqué par une participation en forte baisse: selon l’IEBC, environ 65% des 22,1 millions d’électeurs se sont rendus aux urnes mardi, une forte baisse par rapport aux 78% enregistrés lors du scrutin d’août 2017.