Votation du 18 juin: «Ici c’est Bienne» ne sera pas traduit

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BienneVotation du 18 juin: «Ici c’est Bienne» ne sera pas traduit

Rendre la publicité obligatoirement bilingue, c’est contre-productif aux yeux d’un comité dont fait partie le HC Bienne.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé

Le respect des francophones et la promotion du bilinguisme passent-ils par la publicité? Le 18 juin prochain, les citoyens biennois diront s’ils veulent rendre les affiches obligatoirement bilingues dans l’espace public. Mais des publicitaires, des entrepreneurs, des politiciens et… le HC Bienne rejettent la révision du règlement sur la réclame.

«Les affiches unilingues, les slogans publicitaires en anglais ou les messages multilingues seraient totalement interdits et sanctionnés à titre d’infractions», s’indigne le comité d’opposants, en relevant qu’«il s’agit d’une interdiction de publicité unique à l’échelle internationale».

What Else, quoi d’autre?

«Faudra-t-il traduire les slogans «Just do it!» et «What else?» juste pour Bienne?» s’étrangle le comité «Non au règlement sur la réclame». Au HC Bienne, le directeur du marketing Thomas Burkhardt n’entre pas en matière: «Nous prenons le bilinguisme au sérieux dans notre communication et dans nos campagnes publicitaires, chaque joueur continuera de s’exprimer dans sa langue, mais on ne traduira pas «Ici c’est Bienne» par «Hier ist Biel»!»

Les publicitaires assurent qu’à Bienne, un tiers de l’espace publicitaire est en français. Dans le passage sous-voies de la gare, lematin.ch a dénombré 19 affiches en allemand ou en suisse allemand, deux en français et une trilingue. Comment remédier à ce déséquilibre? «En expliquant aux annonceurs qu’en dépit des coûts engendrés, ils ont intérêt à toucher les deux communautés», disent les opposants attachés à la liberté de commerce.

Comprendre l’autre

L’ancienne conseillère municipale Silvia Steidle a souligné son attachement au bilinguisme en disant qu’à Bienne, il faut comprendre la langue de l’autre pour entrer dans sa culture. Elle ne voit dans la publicité obligatoirement bilingue qu’une «chicanerie» supplémentaire dans une Ville qui encaisse un million de recettes publicitaires par an.

Au Conseil de Ville (Législatif), la publicité bilingue obligatoire a récolté 26 «oui» et 15 «non», sachant que «le traitement égalitaire des francophones relève de la cohésion nationale». Le modèle à suivre, pour le maire Erich Fehr, c’est celui du café «Sporting» «Ouvert le Sonntag!» comme l’indique une banderole. Dans l’esprit de ce grand fan du HC Bienne, il ne s’agit pas de traduire chaque expression mot pour mot, mais d’appliquer des solutions astucieuses.

Le règlement révisé sur la réclame mentionne à son article 5 que «toutes les réclames doivent être conçues dans les deux langues officielles, conformément au principe du bilinguisme consacré par la Constitution cantonale et pratiqué à Bienne». Cet article ne fait pas référence aux panneaux de signalisation, aux panneaux autoroutiers ou aux informations officielles, mais aux enseignes lumineuses ainsi qu’aux surfaces publicitaires commerciales.

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