Hockey sur glaceCommentaire: ce LHC en perdition n’a même pas l’énergie du désespoir
Les fans du club vaudois vont jusqu’à se demander si la chute sans fin de leur club ne va pas se terminer par une relégation. Sur la glace, les Lions encaissent les coups sans broncher. Les inquiétudes sont justifiées.
- par
- Cyrill Pasche
Lausanne (13e) bouclera-t-il la saison régulière à la 14e et dernière place, derrière un HC Ajoie pourtant largué il y a quelques semaines? Pire encore: le LHC sera-t-il relégué en Swiss League au terme du présent exercice? Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, voici les questions que se posent désormais les fans du LHC, deux ans à peine après avoir encore rêvé de grandeur et de titre national.
Aucune équipe en Suisse n’a suivi une trajectoire aussi déprimante que celle empruntée par le LHC ces deux dernières saisons.
Comment un club récemment «entré dans une nouvelle dimension» et qui s’autoproclamait destiné aux honneurs suprêmes il y a peu a-t-il pu sombrer de manière aussi spectaculaire et vertigineuse?
Évidemment, le coupable - à tort ou à raison - a été désigné depuis longtemps: Petr Svoboda, «architecte» maladroit et irresponsable d’un LHC aujourd’hui à la dérive. Et même si John Fust s’en dédouane volontiers, n’a-t-il pas lui aussi, en sa qualité de directeur sportif, validé et encensé chacun des choix de Svoboda?
Le Tchèque n’est plus là, et malgré toutes les belles promesses liées à son départ soudain (bonne atmosphère de travail, fin de l’ingérence, etc), les intrigues ne sont pas terminées en coulisses et sur la glace, les joueurs continuent d’encaisser les coups. Le tout sans broncher. Comme s’ils étaient déconnectés de la réalité, on dirait qu’ils attendent que tout ceci soit terminé, sans s’imaginer un seul instant que l’issue pourrait bien être dramatique.
Les deux dernières défaites en date, vendredi à domicile contre Kloten à domicile (3-4) et dimanche à Ambri (4-1) illustrent parfaitement à quel point les Lions ne répondent plus: cette équipe est incapable de réagir. Plus grave, les Lions ne parviennent même pas à jouer avec l’énergie du désespoir.
A un tel point que le terme «relégation» n’est plus usurpé. Le LHC de ce mois de janvier 2023 (celui de l’an dernier avait été la meilleure équipe du pays à la même période) a plus que jamais le profil d’une équipe en perdition: d’ailleurs, la plupart des joueurs se savent indésirables à Lausanne à l’avenir…
Ward n’a pas ramené l’espoir
L’espoir aurait toutefois dû venir de Geoff Ward: mais avec le Canadien - au bénéfice d’un contrat jusqu’en 2025 (!) - le LHC a perdu 11 de ses 18 matches et les Lions se sont même inclinés 6 fois en 10 rencontres à domicile. En d’autres termes, le LHC de Ward est encore plus faible que celui de John Fust.
Quant au président Patrick De Preux, il ne manque jamais l’occasion de le rappeler: «Maintenant, si les joueurs voulaient bien se mettre à jouer…» En d’autres termes: maintenant que le ménage a été fait (départ de Svoboda), au tour des joueurs de remplir leur part du contrat. Sur le fond, le président du LHC à raison.
Mais peut-être devrait-il aller faire un tour du côté de Bienne, Fribourg, Genève ou Rapperswil, et même Ambri, pour se rendre compte que ce LHC si peu talentueux ne peut probablement pas en faire davantage dans une ligue où les joueurs suisses et les fractions étrangères des autres clubs sont globalement supérieurs, et souvent très largement.
Tout compte fait, ce LHC cuvée 2022-2023 est bientôt à sa juste place: celle de lanterne rouge. Parce qu’à la différence des «indésirables» du Lausanne HC, le HC Ajoie (14e) continuera à se battre jusqu’au bout avec toute l’énergie du désespoir.