TennisMedvedev gagne avec l’aide du Suisse Jérôme Kym
Avant de dominer Hubert Hurkacz au Masters de Turin, Daniil Medvedev s’est échauffé avec le junior argovien, lequel l’avait fait trembler il y a trois ans en Coupe Davis.
- par
- Mathieu Aeschmann
Daniil Medvedev a une mémoire sélective qui le protège des mauvaises ondes. Dimanche pour sa grande première en tant que «defending champion» du Masters, le Russe a dominé Hubert Hurkacz, ATP 9, en trois sets mais sans jamais trembler (6-7, 6-3, 6-4). Et pourtant, un fantôme du passé aurait pu venir le hanter dès l’échauffement: l’Argovien Jérôme Kym, 18 ans et 9e junior mondial.
«Il m’a échauffé et, vous savez quoi, j’ai dû attendre de voir la photo qu’il a postée sur Instagram pour réaliser qu’il nous avait battus il y a trois ans lors d’un double de Coupe Davis. Je ne l’avais même pas reconnu, se marrait le N°2 mondial après sa victoire. Il avait 15 ans à l’époque et avait battu un record de précocité. En trois ans, il a bien changé. Si je le recroise, je lui en parlerai.»
C’était le 2 février 2019 et la paire Kym - Laaksonen avait maintenu la Suisse en vie en dominant à Bienne le duo Donskoy - Rublev (aussi présent à Turin). Trois ans plus tard, Daniil Medvedev est devenu un vainqueur de Grand Chelem et Jérôme Kym, lui, se balade parmi les stars en qualité de sparring-partner.
Surface très rapide
Ce Masters, Daniil Medvedev l’a donc parfaitement empoigné malgré un premier set égaré au tie-break. Rien de très grave, au regard des conditions de jeu ultrarapides du Pala Alpitour. «Il s’agit des conditions indoor les plus rapides que j’ai jamais connues sur l’ATP, appuyait le Russe. En Challenger, il arrive de jouer sur tapis. Mais pour l’ATP, c’est du jamais vu. Et je crois que cela tient plus à la qualité de l’air, très sec, qu’à la surface qui est la même qu’à Londres. Je me demande comment les six autres vont se débrouiller car, selon moi, il suffit d’un gros coup pour prendre un avantage définitif dans le point.»
À ce petit jeu, le champion de l’US Open n’a pas d’égal. Avec une seule minuscule faute directe lors de la manche décisive, il sait choisir le bon moment pour faire mal. Comme son service s’occupe du reste (aucune balle de break à sauver), le voilà déjà dans une position très favorable en attendant l’affiche de la soirée entre Zverev et Berrettini. «Je suis le champion en titre mais je ne le ressens pas vraiment de la sorte car on a changé d’endroit. Ce n’est plus la même salle, plus le même hôtel. Nous ne sommes plus à Londres mais à Turin, il faut écrire une nouvelle histoire.»
Pas faux. Sauf que Daniil Medvedev ne semble pas vouloir lâcher le stylo.