Cinéma: Lil Nas X fait vibrer le festival du film de Toronto

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CinémaLil Nas X fait vibrer le festival du film de Toronto

Figure LGBT, le chanteur a projeté son documentaire samedi soir. Il vient compléter les films tournés vers la musique de cette année. Il rejoint les longs-métrages sur Nickelback et le chanteur Paul Simon.

Le rappeur américain Lil Nas X présentait son documentaire:  «Lil Nas X: Long Live Montero» au TIFF samedi soir.

Le rappeur américain Lil Nas X présentait son documentaire: «Lil Nas X: Long Live Montero» au TIFF samedi soir.

AFP

Les amoureux de cinéma et de musique ont été gâtés ce week-end au plus grand festival de cinéma d’Amérique du Nord, galvanisés par la venue du phénomène Lil Nas X et son nouveau documentaire, qui s’inscrit dans une programmation tournée vers l’industrie musicale.

Deux longs-métrages consacrés au chanteur légendaire Paul Simon et au groupe de rock canadien Nickelback ont également eu droit à leur première au Festival international du film de Toronto (TIFF).

Mais tous les yeux étaient rivés sur Lil Nas X samedi soir, le phénomène pop de 24 ans révélé par son tube country «Old Town Road» et qui est devenu depuis une véritable icône de la communauté LGBT+.

Mêlant des images de sa première tournée à divers entretiens inédits, son documentaire «Lil Nas X: Long Live Montero» illustre les coulisses de la montée en puissance de l’artiste.

De son vrai nom Montero Lamar Hill, le natif de l’État de Géorgie, dans le sud des États-Unis, revient également sur sa décision d’assumer ouvertement son homosexualité et les répercussions sur ses proches et sa musique.

«Il me semblait très important de faire mon coming out si je voulais progresser», raconte Lil Nas X dans le film.

Sur le tapis rouge, le coréalisateur Zac Manuel a notamment mis l’accent sur son impact sociétal en tant qu’homme noir gay affiché et fier de l’être, défiant les stéréotypes par son adoption d’une mode avant-gardiste et sa présence massive et excentrique sur les réseaux sociaux.

«Je pense qu’il est crucial de montrer une vision différente de l’homosexualité, du fait d’être noir, de la masculinité et d’être à l’aise avec. Je pense que c’est quelque chose qu’il apporte au public», a déclaré le réalisateur à l’AFP.

Suite à la projection, Lil Nas X en a d’ailleurs profité pour donner «son plus grand conseil» à ses fans surexcités: «Faites ce que vous avez le plus peur de faire».

Quelques heures plus tôt, la première a été perturbée pendant une trentaine de minutes par une «menace générale» qui n’était toutefois «pas dirigée contre le film ou l’artiste», selon la vice-présidente du TIFF chargée de la communication, Judy Lung.

La police de Toronto a précisé à l’AFP qu’un passant «a proféré une menace à l’encontre de la sécurité», tout en soulignant qu’elle ne visait personne en particulier.

De son côté, le média spécialisé Variety, citant une source anonyme, soutient qu’il s’agissait d’une alerte à la bombe visant spécifiquement le rappeur pour sa couleur de peau et son orientation sexuelle.

Les agents de Lil Nas X n’ont pas répondu immédiatement à la demande de commentaire de l’AFP.

Rétrospective de Paul Simon

Moins de 12 heures après la projection de Lil Nas X, les cinéphiles de Toronto se sont réunis pour la première mondiale de «In Restless Dreams: The Music of Paul Simon», une plongée captivante dans la carrière de l’icône folk-rock de 81 ans.

«Je n’ai jamais voulu être autre chose qu’un auteur-compositeur et un chanteur depuis l’âge de 13 ans», raconte Paul Simon dans le film d’Alex Gibney, réalisateur oscarisé derrière les documentaires «Taxi to the Dark Side» et «Going Clear».

Le film compile des images d’archives sur plus de six décennies, allant de sa collaboration houleuse avec son ami d’enfance Art Garfunkel à son exploration des musiques du monde, avec «Graceland» notamment.

Il retrace également le travail réalisé sur son dernier album «Seven Psalms», sorti en mai, et décrit comment le lauréat des Grammy Awards, deux fois intronisé au Rock and Roll Hall of Fame, doit composer avec une perte auditive à l’oreille gauche.

«J’ai vraiment sombré dans la dépression», confie l’artiste, qui explique comment sa démarche créative a été transformée par ce problème de santé.

Sur un autre ton, ce sont les fans de Nickelback qui ont été doublement comblés vendredi.

En parallèle de la première du documentaire «Hate to Love: Nickelback», le groupe de rock canadien a donné un concert gratuit lors du festival de rue du TIFF, de retour pour la première fois depuis la pandémie.

Le groupe, surtout connu pour son tube «How You Remind Me», numéro un en 2001, a fait l’objet de critiques acerbes au fil des ans pour être resté trop conventionnel. Le film montre comment ce torrent de reproches a frappé de plein fouet la vie privée de ses membres.

Le TIFF se poursuit jusqu’au dimanche 17 septembre.

(AFP)

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