Mondiaux de cyclismeLe champion du monde 2023 aura gagné la «guerre des étoiles»
La course sur route des Mondiaux de Glasgow a droit au plus beau plateau de la saison et, avec son tracé si spécifique, il est quasi impossible de dégager un ou plusieurs grands favoris.
- par
- Robin Carrel Glasgow
«Je ne vois pas qui pourrait battre Van Aert!» Ancien sélectionneur de la Belgique, Rik Verbrugghe résumait bien l’avis de tous les spécialistes il y a deux ans. Les Belges, à domicile qui plus est, alignaient une équipe monstrueuse à plusieurs têtes (Van Aert, Stuyven et Evenepoel en favoris et des équipiers de grands luxes comme Lampaert, Teuns ou encore Benoot), mais avaient réussi à se prendre les roues dans le tapis rouge. C’est Julian Alaphilippe qui avait fini par lever les bras.
Cette année, le problème risque d’être le même… Voire même pire. Car les cyclistes du Plat Pays qui est le leur ont monté une nouvelle armada. Jasper Philipsen, quatre fois vainqueur et maillot vert sur le Tour, Wout van Aert, capable de gagner du 1er janvier au 31 décembre, Remco Evenepoel, en grande forme et tenant du titre… Tous ont l’étoffe d’un leader en puissance. Mais il faudra jouer la bonne carte ce dimanche, d’Edimbourg à Glasgow. Car ce Mondial avancé d’un mois par rapport aux habitudes, sera un vrai nid de stars et d’ambitions.
«C’est un sacré luxe. Ces trois hommes nous offrent des options de course aussi bien offensives que défensives, s’est réjoui Sven Vanthourenhout, l’actuel sélectionneur. Je serais d’ailleurs triste si nous n’arrivions pas à défendre le maillot porté actuellement par Remco. Nous devrons surtout ne pas décevoir par la façon dont nous allons courir.» «On a une équipe super forte et différentes cartes à jouer, a ajouté le tenant du paletot irisé. Dans notre groupe, on est plusieurs à pouvoir gagner cette course encore une fois.»
La Belgique retrouvera face à elle des éléments qui ont bien souvent déjà «bâché» quand la compétition se court en septembre. Tadej Pogacar, frustré par un nouveau Tour de France perdu, se verrait bien passer une année dans le maillot arc-en-ciel et il est capable de mettre le feu à la course. Un caractère qui ressemble à celui de Mathieu van der Poel, qui a également manqué sa Grande Boucle et qui aura une équipe néerlandaise dévouée.
Bien d’autres sélections voudront créer la surprise et n’auront pas grand-chose à perdre face à de telles puissances collectives. Le Danemark de l’ancien champion du monde Mads Pedersen a plusieurs cordes à son arc et la météo indécise pourrait aider les Mattias Skjelmose, Kasper Asgreen, Magnus Cort Nielsen ou encore Mikkel Bjerg. Les Français Julian Alaphilippe, Bryan Coquard, Christophe Laporte et Florian Sénéchal, eux, seront pour une fois une jolie troupe d’outsiders.
Et puis qui sait si, à domicile, la Grande-Bretagne ne profitera pas du soutien du public? Fred Wright, notamment, avait des jambes de feu ces dernières semaines. D’autres anglophones peuvent y croire, selon le scénario de la course, à l’image des Américains Neilson Powless et Matteo Jorgenson, des Australiens Kaden Groves et Michael Matthews, du Néo-Zélandais Corbin Strong ou de l’Irlandais Ben Healy.
La Suisse (Marc Hirschi, Stefan Küng), la Norvège (Tobias Johannessen, Soren Waerenskjold), l’Allemagne (Nils Politt), la Pologne (Michal Kwiatkowski) ou encore, pourquoi pas, la Colombie (Fernando Gaviria, Juan Sebastian Molano) et l’Italie (Matteo Trentin) ont également de quoi surprendre des superpuissances si elles avaient la mauvaise idée de trop se marquer entre elles. Dommage, en revanche, que l’Érythréen Biniam Girmay, annoncé blessé par son équipe mais au milieu d’une polémique pour un visa refusé, ne soit pas là.
Au pays des bookmakers, c’est donc aussi le grand flou à l’heure de dégager des immenses favoris. Jasper Philipsen est le coureur qui revient le plus souvent, devant son compatriote Wout van Aert. Mathieu van der Poel les suit de près, comme Mads Pedersen, Remco Evenepoel et Tadej Pogacar. Plus loin, dans le désordre, on a Christophe Laporte, Kasper Asgreen et Olav Krooij. Le premier Suisse, à près de 80/1, est Marc Hirschi.