Ski alpinCommentaire: laissons Lara Gut-Behrami écrire sa fin
Après avoir remporté son 3e globe de cristal de la saison, la Tessinoise a répondu à bien des questions sur la date de sa retraite. Et si on lui laissait le choix?
- par
- Rebecca Garcia - Saalbach
Peut-être que c’est le jeu. Peut-être que les athlètes à succès sont obligatoirement questionnés sur leur date de péremption dès qu’ils connaissent une baisse de forme, franchissent la barre symbolique des 30 ans ou ont tout gagné. Lara Gut Behrami n’y échappe pas. Elle est repartie de Saalbach avec 3 globes de cristal – dont le grand – et pourrait s’en aller au sommet de son art. N’est-il pas logique de poser la question de sa retraite? Sûrement que oui.
Mais la logique ne doit pas toujours être suivie. Parce que Lara Gut-Behrami a largement gagné le droit de quitter le ski alpin en ses termes le jour où elle le voudra. Inutile de la coincer ou de la mettre au pied du mur: si elle veut annoncer sa retraite d’une manière qui lui plaît, elle doit pouvoir le faire.
Heureusement que c’est ce qu’a pu faire Roger Federer. Penser à un scénario dans lequel le Bâlois annonce la fin de sa carrière au détour d’une interview routinière fait froid dans le dos. «Oui, maintenant que vous posez la question je peux le dire. Ciao le tennis.» Et bim. Juste comme ça, la légende du sport suisse poserait la raquette et s’en irait?
On imagine difficilement quelque chose d’autant anticlimatique. Sans doute que ce serait pareil du côté de «LGB». Sa carrière ne devrait pas s’arrêter sur une déclaration en bord de piste, pendant que les premiers skieurs du super-G masculin ne s’élancent pour leur course.
D’autant plus que la skieuse de Comano a fait passer un message depuis les Mondiaux de Courchevel/Méribel. Ce qui compte, c’est son plaisir de skier. Elle souhaite continuer tant qu’elle le peut, et surtout tant qu’elle le veut.
Peu importe au final, si elle skie encore trois jours, trois mois ou trois ans, cela ne change pas grand-chose. Lui demander quand elle part, c’est lui rappeler à chaque reprise que son plaisir sur les skis lui est compté. C’est lui marteler que l’aiguille du temps n’arrête jamais de tourner. C’est l’obliger à penser à un point final alors qu’elle veut juste skier.
Sa carrière, elle l’a très bien gérée depuis le début. Qui de mieux qu’elle pour écrire la fin?