plat québécois à Strasbourg: Restaurateur insulté pour sa «poutine»: «Vous n’avez qu’à rajouter Hitler à côté»

Publié

plat québécois à StrasbourgRestaurateur insulté pour sa «poutine»: «Vous n’avez qu’à rajouter Hitler à côté»

A base de frites, fromage et sauce brune, cette spécialité du Québec était la tête d’affiche d’un restaurant alsacien jusqu’à l’invasion russe. Depuis, le chiffre d’affaires a baissé de près de moitié.

Alors que les ventes à emporter sur les plateformes de livraison de la poutine, spécialité du Québec à base de frites, fromage et sauce brune, fonctionnaient bien, «les choses ont assez vite basculé» après le début de l’invasion de l’Ukraine.

Alors que les ventes à emporter sur les plateformes de livraison de la poutine, spécialité du Québec à base de frites, fromage et sauce brune, fonctionnaient bien, «les choses ont assez vite basculé» après le début de l’invasion de l’Ukraine.

AFP

Plat québécois emblématique, la poutine vaut, depuis le début de la guerre en Ukraine, quelques déboires au restaurant strasbourgeois Les Poutinistes, spécialiste de ce mets roboratif, certains clients y voyant à tort une propagande prorusse. «C’est surprenant ce qui nous arrive», confie Christophe Fliegans, le gérant de cette «dark kitchen» ouverte en 2019. Celui-ci estime «entre 30 et 50%» la baisse de son chiffre d’affaires «depuis le début» du conflit.

Alors que les ventes à emporter sur les plateformes de livraison de cette spécialité à base de frites, fromage et sauce brune fonctionnaient bien, notamment auprès des étudiants, «les choses ont assez vite basculé» après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine, le 24 février 2022, se souvient-il.

Personnes impossibles à raisonner

Ailleurs en France, d’autres restaurants proposant le même plat, notamment à Toulouse et Paris, ont commencé «à se faire chahuter», explique Christophe Fliegans. Au début, Les Poutinistes strasbourgeois, n’ont eu droit qu’à «quelques commentaires sur les réseaux sociaux, sans plus», poursuit le restaurateur. La «dark kitchen» décida malgré tout de rajouter sur les plateformes de livraison «un émoticone drapeau canadien» à côté du mot «poutine», histoire de dissiper tout malentendu.

«On s’est fait insulter à plusieurs reprises»

Christophe Fliegans, gérant des Poutinistes, à Strasbourg

Las! Un peu plus tard dans l’année, lors d’événements où ils proposaient le fameux plat québécois, dont le festival des Eurockéennes de Belfort, les choses ont viré à l’aigre: «On s’est fait insulter à plusieurs reprises», déplore Christophe Fliegans. «Un gars nous a même dit: «Vous n’avez qu’à rajouter Hitler à côté», se souvient le gérant, qui reconnaît que ces personnes agressives et impossibles à raisonner constituent «une minorité».

Le nom restera, même après le président russe

La baisse des ventes de poutine, sans doute accentuée par un contexte inflationniste, qui incite les consommateurs «à faire plus attention» à leurs dépenses, a poussé le restaurant, qui n’envisage pas de changer le nom du plat, à chercher d’autres solutions.

«On a lancé il y a deux mois des bols de frites avec des sauces différentes», en somme des dérivés «de la poutine sans être de la poutine», explique Christophe Fliegans. «Pour l’instant, ça tourne bien, mais ça n’a pas le même impact que la poutine», reconnaît le restaurateur strasbourgeois, qui tente de se consoler: la poutine existait avant Vladimir Poutine et existera après lui, «c’est une certitude».

(AFP)

Ton opinion

19 commentaires