FootballAvant de penser à l’Europe, Servette doit penser aux points
La réception de Young Boys ce dimanche (14h15) prend une importance non négligeable pour les Grenat. Leur début de saison est l’un des pires depuis qu’ils sont remontés en Super League.
- par
- Valentin Schnorhk
Comment ne pas être excité? Un bout de papier, que l’ancien joueur irlandais de Manchester United John O’Shea a déplié, sur lequel était donc affiché le nom du Servette FC. Cela fait un petit quelque chose. Pour le supporter, le joueur, le dirigeant. Le club grenat avance, progresse et grandit, personne n’est là pour le nier.
Mais parce qu’il a voulu se mettre dans cette situation, en affirmant ses ambitions, le SFC ne doit surtout pas régresser. Et cela passe aussi par ne pas avoir à remettre en question tout son début de saison. De fait, la réception de Young Boys, ce dimanche (14h15) à la Praille, prend une importance non négligeable.
Parce que les Genevois ont lancé leur cinquième saison consécutive en Super League. Et depuis leur remontée en 2019, ils ne sont qu’une seule fois aussi mal partis: lors de l’exercice 2020-21, en pleine pandémie, ils n’avaient pris que 4 points après cinq journées. À l’heure actuelle, ils en sont à 6 (après la défaite 4-1 contre Yverdon), avec une seule victoire, lors de la 1re journée contre Grasshopper (3-1).
À l’époque, cela n’avait pas empêché la formation alors dirigée par Alain Geiger de terminer 3e au final. Et si la saison actuelle devait finir pareillement, alors cela correspondrait aux objectifs fixés par la direction grenat, qui entend être sur le podium, comme l’a plusieurs fois répété le président Thierry Regenass. Mais le Servette de Geiger avait pour lui de ne jamais paniquer, d’accepter les séries défavorables pour se ressouder et attendre le bon moment pour repartir. Plus d’une fois, c’est justement contre Young Boys que la machine se réenclenchait. En quatre saisons, les Grenat ont battu à six reprises les Bernois, pour six défaites et quatre matches nuls.
Encore capable de gêner YB?
C’était l’espèce de garantie que le Servette d’avant offrait: face au multiple champion de Suisse, il était un des seuls à avoir l’antidote. Souvent, cela passait par un football un peu plus maîtrisé et posé que la plupart des autres formations de Super League, dont la tendance à vouloir rivaliser dans l’intensité et dans le jeu direct avec YB finissait par se retourner contre elles. Elles ne sortaient plus de leur camp et se laissaient écraser par la supériorité physique bernoise.
L’interrogation, maintenant, c’est de savoir si le Servette de René Weiler a conservé cette arme-là. Si son football est suffisamment maîtrisé pour être l’adversaire coriace qu’il était souvent, même s’il ne faut pas oublier les quelques claques que les Grenat ont aussi prises (une fois 6-0, une autre 6-1).
Sauf qu’il y a urgence de points côté servettien, cette fois-ci. Et avant la trêve internationale, qui précédera un match de Coupe de Suisse à Bulle et la réception du Slavia Prague en Europa League, il serait bon d’augmenter ce capital qui stagne. Avant de penser à l’Europe, Servette doit penser aux points.