Les forces ukrainiennes ont abandonné le centre de Severodonetsk

Publié

Guerre en Ukraine«Ils ont deux possibilités: se rendre ou mourir»

Après une nouvelle offensive russe, les forces ukrainiennes ont abandonné le centre de Severodonetsk.

Les séparatistes pro-russes combattent avec les Russes dans cette région.

Les séparatistes pro-russes combattent avec les Russes dans cette région.

AFP

«Avec le soutien de l’artillerie, l’ennemi a mené un assaut à Severodonetsk, a enregistré un succès partiel et repoussé nos unités du centre-ville. Les hostilités se poursuivent», a indiqué l’état-major ukrainien, dans son point du matin publié sur Facebook. Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région de Lougansk – dont Severodonetsk est le centre administratif pour la partie contrôlée par les autorités ukrainiennes – a confirmé que les forces ukrainiennes avaient été repoussées du centre.

«Les combats de rue se poursuivent (…) les Russes continuent de détruire la ville», a-t-il écrit sur Facebook, publiant des photos d’immeubles dévastés en flammes. Les séparatistes pro-russes combattant avec les Russes dans cette région ont affirmé que les dernières divisions ukrainiennes à Severodonetsk étaient désormais «bloquées», après la destruction du dernier pont qui permettait de gagner la ville voisine de Lyssytchansk. «Elles ont deux possibilités (…), se rendre ou mourir», a affirmé Edouard Bassourine, porte-parole des séparatistes. Serguiï Gaïdaï a cependant démenti tout blocage.

Trois civils tués

La prise de cette cité donnerait à Moscou le contrôle de la région de Lougansk, et lui ouvrirait la route d’une autre grande ville, Kramatorsk, capitale de la région voisine de Donetsk. Une étape indispensable pour conquérir l’intégralité du bassin du Donbass. Selon le gouverneur Gaïdaï, des bombardements russes ont notamment visé l’usine chimique Azot, où ont trouvé refuge selon lui près de 500 civils dont 40 enfants, et touché des stations d’épuration de la ville.

«On essaie de négocier un couloir humanitaire» pour les civils, «pour l’instant sans succès», a-t-il dit sur son compte Telegram. À Lyssytchansk, trois civils dont un garçon de six ans ont péri dans des bombardements au cours des dernières 24 heures, selon lui.

Enseignante disparue

À Mikolaïv, grand port de l’estuaire du Dniepr, dans le sud, l’avancée russe a été stoppée aux abords de la ville et l’armée ukrainienne a creusé des tranchées face aux Russes. «Les Russes bluffent. Ils sont nombreux, ils ont beaucoup d’armes, anciennes et nouvelles, mais ce ne sont pas des soldats», assurait dimanche Serguiï, 54 ans, un capitaine de brigade ukrainien, tandis que ses compagnons d’armes tiraient vers les positions ennemies.

Dans un rapport publié lundi, Amnesty International a accusé la Russie de crimes de guerre en Ukraine, affirmant que des centaines de civils avaient péri dans des attaques incessantes sur Kharkiv (nord-est), menées notamment avec des bombes à sous-munitions.

L’ONG Human Rights Watch (HRW) a elle évoqué lundi le cas d’une enseignante ukrainienne, Viktoria Androucha, 25 ans, que les forces russes, l’accusant de renseigner l’armée ukrainienne, ont fait disparaître de force après son arrestation, fin mars. Viktoria Androucha est, comme d’autres citoyens ukrainiens, aujourd’hui emprisonnée en Russie et son avocat n’a pas accès à elle.

(AFP)

Ton opinion