WimbledonStan Wawrinka: «Je vois bien que je me cherche»
Battu par Jannik Sinner lundi soir (5-7, 6-4, 3-6, 2-6), le Vaudois a posé un regard implacable sur ses limites du moment en conférence de presse. Extrait.
- par
- Mathieu Aeschmann Londres
Stan Wawrinka, vous semblez touché, presque énervé par cette défaite. On se trompe?
Non. C’était un match compliqué et j’en ressors déçu et frustré. Je n’ai pas aimé la manière dont j’ai joué. Et surtout, je m’attendais à élever mon jeu à un tout autre niveau. J’avais poussé fort à l’entraînement ces derniers jours, les signaux étaient bons. Je m’attendais à nettement mieux. C’est décevant.
Que vous a-t-il manqué ce soir? Le manque est-il davantage physique ou mental?
Je crois que c’est surtout une question de confiance. Quand je la recherche, je pense trop. Le fait d’avoir plusieurs options dans l’échange me pose des problèmes. Et je deviens hésitant: dans ma manière de bouger et de choisir mes coups. Ce n’est pas une surprise, je connais le processus. Mais j’ai besoin de victoires pour retrouver de la simplicité. Le match de ce soir ne va pas m’aider.
N’êtes-vous pas un peu dur avec vous-même? Le premier set s’est joué à rien et vous avez dominé les débats dans le deuxième…
Bien sûr qu’il y a eu quelques bons moments. Par séquences, le niveau était là. Demain ou dans quelques jours, ce constat prendra peut-être un peu plus de place. Pas maintenant. Et puis, ces bonnes séquences, je n’ai pas été capable de les étirer. Je manque de confiance en ce que je fais. Je vois bien que je me cherche et cela me donne l’impression de jouer avec le frein à main.
Le regard exigeant que vous posez sur votre performance prouve au moins quelque chose: depuis avril, vous avez fait du chemin?
C’est vrai. Je suis dans situation totalement différente de celle lors de mon retour sur le circuit. Je suis dans une bien meilleure forme physique. Tennistiquement, j’ai aussi avancé. Et c’est justement pour cela que je me sens en position de gagner des matches comme aujourd’hui. Même si je sais qu’il y a toujours un décalage entre ce qu’on propose à l’entraînement et ce qui se traduit en match, cette progression engendre de la frustration. Après, je suis convaincu intérieurement qu’on continuant à faire les choses correctement, je vais finir par y arriver. Il faut juste que je retourne sur le court, que je remette l’ouvrage sur le métier.