BrésilLe chef de l’armée se fait limoger deux semaines après les émeutes de Brasília
Le général Julio César de Arruda assumait cette fonction par intérim depuis le 30 décembre et avait été confirmé début janvier par le nouveau gouvernement de Lula.
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a limogé le chef de l’armée, Julio César de Arruda, deux semaines après les attaques contre des centres du pouvoir à Brasília, ont annoncé samedi des médias locaux. Julio César de Arruda assumait cette fonction par intérim depuis le 30 décembre, deux jours avant la fin du mandat du président d’extrême droite Jair Bolsonaro, et y avait été confirmé début janvier par la nouvelle administration de Lula. Il sera remplacé par le commandant militaire du sud-est, Tomas Ribeiro Paiva, selon GloboNews.
«C’est le régime du peuple»
Tomas Ribeiro Paiva avait affirmé dans un discours public mercredi que l’armée continuerait «à garantir la démocratie». «C’est le régime du peuple, de l’alternance au pouvoir. C’est le vote. Et lorsque nous votons, nous devons respecter le résultat des urnes», avait-il déclaré, selon une vidéo publiée par le site d’informations G1.
Julio César de Arruda avait participé vendredi à la première rencontre de Lula avec les chefs militaires, au sortir de laquelle aucun n’avait fait de déclaration. Les chefs militaires «acceptent» que des sanctions soient prises contre les membres des forces armées impliqués dans les émeutes, avait toutefois dit à l’issue de cette réunion le ministre de la Défense, José Mucio, soulignant cependant que les participants à la rencontre n’avaient pas évoqué à proprement parler les émeutes. Le ministre avait aussi avancé qu’il n’y avait pas eu d’«implication directe» de l’armée dans les émeutes à Brasília.
Révision profonde de l’appareil militaire brésilien
La relation avec les forces armées est l’un des plus grands défis immédiats de Lula, selon les analystes qui soulignent l’importante présence de militaires au sein de l’administration précédente. Le dirigeant de gauche a entamé une «révision profonde» dans l’appareil militaire au service de l’exécutif après avoir exprimé sa méfiance à l’égard de certains membres chargés de sa sécurité. Au total, 53 d’entre eux ont été renvoyés cette semaine dont treize faisaient partie du Cabinet de la sécurité institutionnelle, une instance gouvernementale chargée d’assister le chef de l’État dans sa politique de sécurité nationale et de défense.