France - Le Brexit contraint Marks and Spencer à fermer ses magasins

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FranceLe Brexit contraint Marks and Spencer à fermer ses magasins

La procédure d’exportation est désormais «trop longue et trop complexe» pour que l’approvisionnement en produits frais soit assuré.

Un magasin Marks and Spencer à Paris.

Un magasin Marks and Spencer à Paris.

REUTERS

La chaîne britannique Marks and Spencer a annoncé ce jeudi la fermeture de 11 magasins en France «au cours des prochains mois», soit plus de la moitié de ses 20 sites dans le pays, en raison de problèmes d’approvisionnement liés au Brexit.

«Les procédures d’exportation longues et complexes désormais en place à la suite de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne limitent considérablement l’approvisionnement en produits frais et réfrigérés du Royaume-Uni vers l’Europe et continuent d’avoir un impact sur la disponibilité des produits pour nos clients» en France, justifie le groupe dans un communiqué.

Le partenariat de M&S avec SFH, l’un de ses deux partenaires dans l’Hexagone, «va s’arrêter, ce qui aura pour conséquence la fermeture de ses 11 magasins en franchise», majoritairement situés à Paris, d’ici la fin de l’année, précise le communiqué.

Marks and Spencer, contacté par l’AFP, n’était pas dans l’immédiat en mesure de dire combien d’emplois seraient concernés par ces fermetures.

En revanche, les neuf magasins Marks and Spencer détenus par Lagardere Travel Retail, le deuxième partenaire du groupe en France, resteront ouverts. Il s’agit de boutiques situées dans les aéroports, gares ou stations de métro qui «continueront à fonctionner normalement».

«M&S a une longue histoire au service de ses clients en France et ce n’est pas une décision que nous, ou notre partenaire SFH, avons prise à la légère», a regretté Paul Friston, responsable de Marks and Spencer pour l’international.

Renchérissement à l’import-export

Le site internet du groupe en France, géré directement par M&S et qui vend principalement des vêtements et des produits pour la maison, ne sera, lui, pas affecté par les fermetures de magasins.

Le titre du groupe à la Bourse de Londres perdait 1,56% à 183,25 pence en milieu de journée.

En dépit de l’accord commercial signé entre Londres et Bruxelles juste avant Noël, la sortie effective britannique du Royaume-Uni a compliqué et renchéri les procédures d’import-export, notamment pour les produits frais et carnés, avec de nombreuses nouvelles formalités.

Dans la foulée du Brexit devenu réalité au premier janvier, le groupe avait déjà annoncé en avril retirer tous les produits frais de ses magasins en République Tchèque, pour se concentrer sur les produits surgelés et ceux pouvant se conserver à température ambiante.

Fermetures et réouvertures

Ce n’est pas la première fois que M&S se retire du marché européen: en 2001 le groupe, en difficulté, avait pris la décision radicale de fermer tous ses magasins sur le continent, dont 18 en France, pour se recentrer sur le marché britannique.

La marque avait fait son retour en 2011, mais avait de nouveau annoncé cinq ans plus tard la fermeture de 7 magasins en France et de plus d’une centaine dans le monde.

«Compte tenu de cet historique et de la volonté de l’actuel PDG Steve Rowe de rendre à l’enseigne sa santé financière, voire sa raison d’être, les consommateurs et les actionnaires ne devraient pas être surpris par cette décision de réduire sa présence en France», selon Russ Mould, analyste chez AJ Bell.

«Le Brexit a encore compliqué les choses» et les opérations en France n’étaient pas prioritaires, selon lui, alors que «M&S s’était plaint publiquement des difficultés à approvisionner ses magasins en Irlande du Nord – qui fait partie du Royaume-Uni».

Longtemps en perte de vitesse, la chaîne de magasins avait annoncé fin août un bond de ses ventes dans l’alimentaire et l’habillement, y voyant la «claire confirmation des effets bénéfiques» d’un plan de restructuration lancé depuis plus d’un an en raison de la pandémie.

Il avait notamment fermé des magasins, annoncé la suppression de 7000 emplois et mis l’accent sur les ventes en ligne, afin d’enrayer les baisses de fréquentation et de s’adapter aux nouveaux modes de consommation.

Le gouvernement britannique, confronté à des difficultés d’approvisionnements du pays, a de son côté décidé mardi de reporter l’introduction de vérifications complètes pour les produits en provenance de l’UE.

De nouvelles règles sur l’importation de produits d’origine animale devaient ainsi être introduites à partir du mois prochain, mais le gouvernement britannique a dit agir dans une démarche «pragmatique» pour laisser aux entreprises «plus de temps pour se préparer à ces contrôles qui seront mis en place progressivement tout au long de 2022».

(AFPE)

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