AfriqueL’ONU appelle à l’aide face à l’aggravation de la famine au Sahel
«La région fait face à une crise alimentaire croissante et complexe» aggravée par la crise du Covid et les aléas climatiques, alertent les Nations Unies.
L’ONU s’est alarmée vendredi de l’aggravation de la situation alimentaire dans l’Afrique sahélienne, disant manquer de près de 500 millions de dollars pour secourir plus de 10,5 millions d’affamés.
Urgence critique
Selon le Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM), le nombre de personnes au bord de la famine dans la ceinture semi-aride sahélienne a pratiquement décuplé depuis trois ans.
Sur ces quelque 10,5 millions de personnes, 1,1 million sont à un stade d’urgence critique dans cinq pays: Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger, dit-il.
L’agence onusienne ajoute avoir besoin de 470 millions de dollars pour y poursuivre ses opérations d’aide alimentaire ces six prochains mois.
«Le PAM s’alarme de l’aggravation de la crise alimentaire à travers le Sahel», souligne l’un de ses porte-paroles à Genève, Tomson Phiri.
«La région fait face à une crise alimentaire croissante et complexe», plus sévère que les précédentes sous les effets conjugués des conflits, du Covid, des aléas climatiques et de la hausse des prix, «qui privent des millions de personnes des repas de base», a-t-il souligné.
Ressources «au plus bas»
Les prix alimentaires ont ainsi augmenté de 30%, et la région a connu des sécheresses inédites depuis 2011, selon M. Phiri.
Or «alors que les besoins sont au plus haut, les ressources pour soutenir les plus vulnérables sont au plus bas», ce qui force le PAM à «prendre à ceux qui ont faim pour en nourrir d’autres, plus affamés encore», a-t-il souligné.
Au Niger, par exemple, faute de fonds suffisants le PAM dit avoir réduit en deux les rations alimentaires, affectant 1,4 million de personnes dans le besoin.
En 2021, le PAM et ses partenaires ont aidé 9,3 millions de personnes dans les 5 pays concernés.
L’agence onusienne indique y avoir également transformé plus de 110’000 hectares de champs stériles en terres fertiles, en travaillant avec des communautés locales.