Equateur: treize morts dans de nouveaux heurts en prison

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ÉquateurTreize morts dans de nouveaux heurts dans une prison

Mercredi, un pénitencier de la ville de Guayaquil a été à son tour le théâtre d’affrontements entre prisonniers, deux jours après le massacre survenu dans la prison de Latacunga.

Les proches de prisonniers se sont réunies à l’extérieur de la prison de Guayas 1, où des affrontements mortels se sont produits mercredi, selon les autorités équatoriennes.

Les proches de prisonniers se sont réunies à l’extérieur de la prison de Guayas 1, où des affrontements mortels se sont produits mercredi, selon les autorités équatoriennes.

AFP

Des affrontements dans une prison du sud-ouest de l’Équateur ont fait au moins treize morts et 23 blessés, deux jours après une tuerie dans une autre prison du pays, selon un dernier bilan, jeudi, de l’administration pénitentiaire (SNAI). Les heurts entre prisonniers ont éclaté mercredi dans la prison Guayas 1 du port de Guayaquil, la deuxième ville du pays. Un précédent bilan faisait état de cinq morts.

Cinq policiers figurent parmi les blessés. Ils ont été attaqués «avec des armes à feu alors qu’ils intervenaient pour rétablir l’ordre», selon la police, qui a diffusé une vidéo dans laquelle on peut voir un agent blessé être évacué par ses collègues. Les services de sécurité «poursuivent leur travail dans le centre (pénitentiaire)», a tweeté le SNAI. Un dispositif de 900 policiers et militaires a été mobilisé pour répondre à l’émeute. Selon le Ministère de l’intérieur, «le contrôle a été repris» dans la prison de Guayaquil, où les forces de sécurité restent actives.

Le SNAI a expliqué que certains prisonniers avaient été blessés par des «explosifs» que les détenus avaient installés dans la prison et qui ont également provoqué des dommages matériels. Les affrontements ont impliqué des détenus de trois des douze pavillons que comprend Guayas 1, qui abrite quelque 6900 prisonniers au sein du vaste complexe pénitentiaire de Guayaquil.

Victimes retrouvées pour la plupart démembrées

Ces nouvelles violences sont intervenues après le massacre, en début de semaine, de seize prisonniers dans une autre prison du pays. Le bureau du médiateur a exprimé, jeudi, son «inquiétude» quant à la récurrence de ces violences en prison, soulignant la nécessité de remédier à la «faible présence» de gardiens dans les établissements pénitentiaires.

Lundi et mardi, des affrontements ont fait au moins seize morts, dont un baron présumé de la drogue, et 43 blessés dans une des plus grandes prisons d’Équateur, le centre pénitentiaire de Latacunga, situé à une centaine de kilomètres au sud-est de Quito et qui compte quelque 4300 détenus. La plupart des corps ont été retrouvés démembrés, d’après les rapports officiels.

Un des plus grands producteurs de cocaïne dans le monde

Depuis février 2021, quelque 400 détenus ont été tués dans des affrontements entre bandes rivales. La surpopulation carcérale en Équateur était de 30% en 2021, mais elle a été réduite avec des grâces présidentielles et l’application des avantages liés au bon comportement des détenus. Sa capacité d’accueil est de 30’200 personnes, pour actuellement 32’400 détenus, selon les chiffres du SNAI.

L’Équateur, qui compte 18 millions d’habitants, est coincé entre la Colombie et le Pérou, les plus grands producteurs de cocaïne du monde. En 2021, le pays a saisi un volume record de 210 tonnes de drogue. La même année, le taux d’homicides a presque doublé, pour atteindre quatorze meurtres pour 100’000 personnes.

(AFP)

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