PérouL’ancien président péruvien Alberto Fujimori opéré du cœur
Alberto Fujimori, président du Pérou entre 1999 et 2000, purge actuellement une peine de 25 ans pour crimes contre l’humanité et corruption.
L’ancien président péruvien Alberto Fujimori (1999-2000), âgé de 83 ans, a été opéré lundi du cœur, a indiqué sa fille aînée et héritière politique Keiko Fujimori.
«Mon père a subi un cathétérisme cardiaque et un stent a été placé», a-t-elle dit aux journalistes devant la clinique El Golf. Selon Keiko Fujimori, lors de l’intervention qui a duré environ 50 minutes, «il a été constaté qu’une des artères avait une obstruction à 70%, il a donc fallu placer le stent».
Alberto Fujimori se trouve désormais dans l’unité de soins intensifs de la clinique où une commission médicale suit son évolution avant de décider de son retour en prison. Son médecin personnel, Alejandro Aguinaga, avait précédemment déclaré à l’AFP que l’opération était nécessaire suite à une tachycardie incontrôlable survenue dimanche.
«Prison dorée»
L’ancien chef de l’État d’origine japonaise a été transféré vendredi dans cette clinique depuis la prison de Lima où il purge une peine de 25 ans pour crimes contre l’humanité et corruption. Il a été hospitalisé pour des problèmes respiratoires liés à une fibrillation auriculaire dont il souffre depuis 2018.
«L’état de mon père est délicat. Son problème au cœur s’est aggravé», avait alors écrit sur Twitter sa fille Keiko, après lui avoir rendu visite à la clinique. Ces problèmes de santé se sont déclarés alors que le gouvernement du nouveau président de gauche, Pedro Castillo, a annoncé son intention de transférer Alberto Fujimori dans un autre centre de détention estimant qu’il purge sa peine dans une «prison dorée».
Alberto Fujimori a été condamné en 2009 à 25 ans de prison pour avoir commandité deux massacres perpétrés par un escadron de la mort en 1991-1992, dans le cadre de la lutte contre la guérilla maoïste du Sentier lumineux. Emprisonné depuis 2007, il souffre de problèmes respiratoires et neurologiques récurrents, ainsi que d’hypertension. En mars, il avait déjà été hospitalisé pour des problèmes respiratoires.
La justice péruvienne avait rejeté en mai 2020 un recours de la famille demandant sa libération en raison du risque de contracter le Covid-19. Dans sa décision, elle avait rappelé qu’Alberto Fujimori était le seul prisonnier détenu dans une caserne de police, ce qui exclut le risque de surpopulation et de contagion.