Crise afghane - Ignazio Cassis veut organiser une conférence sur l’Afghanistan

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Crise afghaneIgnazio Cassis veut organiser une conférence sur l’Afghanistan

Berne souhaite offrir ses bons offices dans la crise afghane. Les clarifications pour organiser un sommet sont déjà en cours aux niveaux national et international.

Notre ministre des Affaires étrangères a ainsi chargé la secrétaire d’État d’étudier la tenue d’une telle conférence en Suisse.

Notre ministre des Affaires étrangères a ainsi chargé la secrétaire d’État d’étudier la tenue d’une telle conférence en Suisse.

AFP

Markus Mader, directeur de la Croix-Rouge suisse, en appelait à Ignazio Cassis vendredi dernier dans la «Schweizer Illustrierte» pour accueillir une conférence sur l’Afghanistan. Or, des clarifications dans ce sens sont déjà en cours au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), selon la «NZZ am Sonntag» du jour. Notre ministre des Affaires étrangères a ainsi chargé Livia Leu, la secrétaire d’État, d’étudier la tenue d’une telle conférence en Suisse et des discussions sur la question ont aussi déjà eu lieu au niveau international.

Corridor humanitaire hors d’Afghanistan

Livia Leu devra analyser l’utilité d’une telle réunion pour résoudre la crise afghane et quels en seraient les objectifs. Avec plusieurs options envisageables, dont celle d’une conférence des donateurs pour négocier l’aide humanitaire. Vendredi dernier, le HCR (Haut-Commissariat aux réfugiés) a d’ailleurs appelé la communauté internationale à promettre 63 millions de dollars pour la prise en charge des plus de 3 millions d’Afghans déplacés à l’intérieur du pays et pour les préparatifs d’accueil dans les pays voisins qui risquent d’être particulièrement touchés – dont l’Iran et le Pakistan, où sont déjà bloqués des millions d’Afghans. L’objectif de la conférence pourrait aussi être la mise sur pied d’un corridor humanitaire hors d’Afghanistan, ou des négociations avec les talibans.

Le porte-parole du DFAE, Valentin Clivaz, sans vouloir commenter les options proposées, confirme dans le journal zurichois l’intérêt de Berne à jouer un rôle actif: «La Suisse est toujours prête à fournir de bons services, en tant qu’état hôte pour l’organisation de réunions internationales ou pour faciliter les pourparlers. Il reste à clarifier si et où il y a des besoins dans le domaine de la politique de paix.»

Redorer le blason d’Ignazio Cassis

Comme l’explique la «NZZ am Sonntag», pour Ignazio Cassis, mettre sur pied une conférence sur l’Afghanistan serait l’occasion de démontrer un succès en matière de politique étrangère après l’échec cuisant des négociations sur l’accord-cadre avec l’Union européenne (UE). Et ses chances d’y parvenir sont bonnes: la Suisse a déjà accueilli deux conférences des donateurs sur l’Afghanistan en 2018 et 2020. Et l’Afghanistan est un pays prioritaire pour la coopération suisse au développement. Les contacts avec les talibans existent notamment par ce biais.

Bons offices pour l’Iran et les États-Unis

Enfin, la Suisse représente les intérêts des États-Unis en Iran qui accueille des réfugiés afghans. Téhéran et Washington ayant rompu le dialogue, ils ont confiance dans les bons offices de Berne. «Cela confère à la diplomatie suisse un argument de vente unique important dans la situation de crise actuelle», note le journal dominical.

(ewe)

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