Fusillade en Californie: Le suspect assure souffrir de troubles mentaux

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Fusillade en CalifornieLe suspect assure souffrir de troubles mentaux

Le suspect de la fusillade qui a fait 7 morts en Californie lundi dans des exploitations agricoles a assuré souffrir de troubles mentaux auprès d’une journaliste américaine.

Chunli Zhao.

Chunli Zhao.

AFP

L’homme soupçonné d’avoir tué sept de ses collègues travailleurs agricoles en Californie a reconnu les faits jeudi auprès d’une journaliste américaine et a assuré souffrir de troubles mentaux, tout en dénonçant le surmenage imposé par son employeur.

Actuellement en détention provisoire, Chunli Zhao doit être poursuivi pour les deux attaques qu’il a perpétrées lundi dans deux fermes de Half Moon Bay, près de San Francisco. Ce Chinois de 66 ans a reconnu sa culpabilité jeudi face à une journaliste de la chaîne NBC qui lui a rendu visite en prison. «Il a admis l’avoir fait» et «il le regrette», a expliqué Janelle Wang, l’une des présentatrices de l’antenne locale de NBC dans la région de San Francisco.

Lors de leur entretien en Mandarin, limité à 15 minutes, le suspect a expliqué qu’il «pense souffrir de certains troubles mentaux», a-t-elle ajouté. «Il se bat contre cela depuis un moment et il dit qu’il n’était pas dans son état normal lundi.» Arrêté sur le parking d’un commissariat quelques heures après le massacre, le suspect a confié qu’il s’était garé là pour se rendre, selon elle. Parmi ses victimes, cinq sont Chinois et deux sont Mexicains. Un autre de ses ex-collègues, Mexicain lui aussi, a été blessé et est toujours hospitalisé.

«Surmenage»

Pour tenter d’expliquer son acte, Chunli Zhao a raconté «qu’il avait l’impression d’avoir subi des années d’humiliations», a résumé la journaliste. «Il avait beaucoup de récriminations concernant de longues heures de travail et un surmenage, et il en a parlé, mais il dit qu’elles n’ont pas été prises en compte.» Dans le sillage de cette tuerie, les autorités ont ouvert une enquête sur les conditions de travail sur les deux fermes.

En visite mardi à Half Moon Bay, le gouverneur de Californie Gavin Newsom a dénoncé «les conditions» imposées dans certaines exploitations agricoles de l’État, avec des travailleurs qui «vivent dans des conteneurs, gagnent neuf dollars de l’heure» -- bien en dessous du salaire minimum -- et n’ont «pas de couverture santé». Selon Mme Wang, Chunli Zhao, père d’une fille de 40 ans qui réside en Chine, habitait à Half Moon Bay avec sa femme. Il a expliqué vivre aux États-Unis depuis 11 ans et être titulaire d’une carte verte, le fameux sésame qui permet aux immigrés de travailler dans le pays de manière permanente.

Le suspect, qui encourt la prison à vie, voire la peine de mort, nourrit beaucoup de questions concernant le processus judiciaire, selon la journaliste. «Je ne sais pas s’il comprend vraiment ce qui l’attend et ce qu’il risque», a-t-elle détaillé. Après une brève audience préliminaire mercredi, sa prochaine comparution est prévue le 16 février.

Mystère dans l’autre tuerie

La tuerie perpétrée par Chunli Zhao a profondément choqué la Californie, moins de 48h après un autre massacre mené par un septuagénaire d’origine asiatique qui a fait 11 morts près de Los Angeles. L’autre tireur, Huu Can Tran, a fait un carnage samedi en plein Nouvel-An chinois dans un dancing de Monterey Park qu’il avait longtemps fréquenté, et a tenté de s’en prendre à une autre salle de bal avant de se suicider.

Selon la police, cet homme de 72 ans était d’origine vietnamienne, mais avait précédemment vécu à Hong Kong. Ses motivations restent mystérieuses et les enquêteurs n’ont toujours pas identifié son mobile, a reconnu mercredi le shérif du comté de Los Angeles Robert Luna. Selon les autorités, le tireur a utilisé un pistolet semi-automatique Cobray CM11-9, une arme illégale en Californie. Pourtant, «elle a été achetée par le suspect (…) dans la ville de Monterey Park», a précisé le shérif.

La vice-présidente Kamala Harris s’est rendue dans cette banlieue pavillonnaire à majorité asiatique mercredi, où elle a rencontré les familles de victimes. Comme le président Joe Biden, qui appelle à adopter rapidement un projet de loi pour restreindre l’accès aux fusils d’assaut aux personnes de plus de 21 ans, elle a réclamé un meilleur contrôle des armes à feu aux États-Unis. Les parlementaires américains «doivent agir», a-t-elle insisté.

(AFP)

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