Ski alpin: Au revoir, président Robyr

«AIP, Rebecca. Attitude Intérieure Positive.» Cette phrase, Marius Robyr l’a répétée un nombre incalculable de fois durant le week-end de Coupe du monde de ski alpin de Crans-Montana.

Il faut le comprendre, lui qui a l’habitude de devoir gérer les turbulences qui accompagnent les grands événements. Les polémiques sont parfois fondées, parfois stériles. Elles viennent généralement centraliser l’attention en dépit des courses.

Et pourtant, les descentes et super-G de Crans-Montana présentent souvent un beau spectacle. Les Italiennes brillent généralement sur la piste, et les exploits des Suissesses - parfois par l’intermédiaire de Lara Gut-Behrami, Jasmine Flury ou encore Priska Nufer suivant les éditions - ne gâchent rien.

Le visage de ces épreuves a été celui de Marius Robyr pendant des années. S’il a fait l’objet d’un grand hommage au terme du super-G dominical, il avait déjà été honoré la veille, lors de la dernière réunion des capitaines d’équipes.

«On a fait de très belles courses dans des conditions difficiles», a tranché le président sortant samedi soir, devant ce monde du ski qu’il aime tant. Peter Gerdol, directeur du circuit féminin de la FIS a salué le travail de l’organisation valaisanne. Les fortes chaleurs – pour la saison – n’ont pas empêché la tenue des trois épreuves au programme.

Il a aussi eu quelques mots pour Marius Robyr. «On a eu beaucoup de discussions», a-t-il reconnu avec un sourire. Des désaccords sont pratiquement obligatoires dans un monde où tout va très vite, où l’on accueille environ 15 000 spectateurs en une journée. «Je respecte ta manière de diriger, et le fait que tu sois très ouvert. Car lorsque Marius Robyr a quelque chose à dire, il n’y va pas par quatre chemins.

L’intéressé ne s’en cache pas. Très (parfois trop) franc, il n’a jamais hésité à dire ce qu’il pensait aux skieuses insatisfaites de la piste ou à la FIS. «De ces 18 ans, je ne garde que de très bons souvenirs… même si parfois, avec le grand patron, nous n’étions pas toujours d’accords», a lancé le brigadier. Au moment de dire ses ultimes mercis, sa voix a craqué. «Ils ont compris!», a-t-il soufflé en voulant rendre le micro.

Il a ensuite regardé une vidéo mettant en scène les skieuses de Coupe du monde. Nombreuses sont celles à lui avoir rendu hommage, comme Federica Brignone qui adore venir ici. «Crans-Montana peut être fière de toi», a de son côté glissé Lara Gut-Behrami.

Ce qu’il fera l’année prochaine? «Je vais m’occuper de ma femme», a rigolé le grand patron, avant d’ajouter: «mon slogan, c’est servir et disparaître pour mieux réapparaître ailleurs.»

Sa porte est grande ouverte au monde du ski alpin. Les entraîneurs et officiels en présence lors de la dernière réunion des capitaines ont été invités à pousser la porte pour manger une fondue ou une raclette dans son carnotzet. Et surtout, à la fin, n’oubliez pas: AIP. Attitude Intérieure Positive.