procès des attentats de BruxellesCinq accusés, dont Salah Abdeslam, désertent le box
Les cinq hommes, jugés en Belgique pour les attaques de 2016 qui ont fait 32 morts, ont quitté la salle d’audience mercredi pour dénoncer leurs conditions d’extraction «indignes».
![Salah Abdeslam et l’un de ses coaccusés, Sofien Ayari, sont poursuivis avec trois autres hommes pour les attentats qui ont fait 32 morts le 22 mars 2016. Ils réclament l’assouplissement des mesures de sécurité auxquelles ils sont soumis. Salah Abdeslam et l’un de ses coaccusés, Sofien Ayari, sont poursuivis avec trois autres hommes pour les attentats qui ont fait 32 morts le 22 mars 2016. Ils réclament l’assouplissement des mesures de sécurité auxquelles ils sont soumis.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/3c7d87cd-383d-4303-9c4c-829df1514b08.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1536&fp-x=0.5&fp-y=0.5&s=285c2407cf121da50ac3380523f82e30)
Salah Abdeslam et l’un de ses coaccusés, Sofien Ayari, sont poursuivis avec trois autres hommes pour les attentats qui ont fait 32 morts le 22 mars 2016. Ils réclament l’assouplissement des mesures de sécurité auxquelles ils sont soumis.
AFPUne grève du box pour protester contre leurs conditions d’extraction «indignes»: Salah Abdeslam et quatre de ses coaccusés ont quitté la salle d’audience mercredi, au troisième jour du procès des attentats de Bruxelles qui ont fait 32 morts le 22 mars 2016. «Tout est fait pour qu’on se taise. (…) Si personne ne parle, il ne peut y avoir de procès», a lancé Ali El Haddad Asufi, pendant que ses voisins de box, Salah Abdeslam, Sofien Ayari, Osama Krayem et Mohamed Abrini se levaient et partaient sans un mot.
Comme l’avait fait dès l’ouverture des débats lundi Mohamed Abrini, «l’homme au chapeau» qui a renoncé à se faire exploser à l’aéroport de Bruxelles le 22 mars 2016, Ali El Haddad Asufi a dénoncé les conditions d’extraction et de transfert auxquelles ils sont soumis quotidiennement. Yeux bandés, menottes aux poignets, casque avec de la musique à plein volume, fouilles et génuflexion à nu, mais aussi «caméra dans les toilettes» dans la cellule du Palais de justice, situé sur l’ancien site de l’OTAN à Bruxelles.
«Tout est fait pour nous briser psychologiquement»
«On nous humilie tous les matins. (…) Tout est fait pour nous briser psychologiquement», a vilipendé Ali El Haddad Asufi, accusé de soutien logistique aux auteurs des attentats qui ont fait 32 morts et des centaines de blessés à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem et dans le métro de la capitale européenne. «Cela fait six ans que j’attends mon procès et que je clame mon innocence. On n’a pas les moyens de s’exprimer sereinement», a poursuivi ce Belgo-Marocain de 38 ans. «Tout ce qu’on veut c’est parler, tout ce qu’on veut, c’est se défendre», a-t-il encore assuré, demandant «des mesures dignes», comme «tous les justiciables».
La présidente de la Cour d’assises Laurence Massart a réaffirmé qu’elle n’avait pas la «compétence» d’assouplir les conditions de transfert, mais a toutefois indiqué qu’elle écrirait dès la pause de la mi-journée aux autorités compétentes. «La Cour espère que le procès se déroulera le plus sereinement possible», a déclaré la magistrate, avant qu’Ali El Haddad Asufi quitte le box à son tour.
Ministère de la justice belge a été mis en demeure
Après cet incident, le Ministère public a repris la lecture entamée la veille de l’acte d’accusation, un résumé des investigations de plus de 450 pages, devant un box quasi vide. Au total, sept accusés comparaissent détenus. Deux autres sont libres et un dixième, présumé mort en Syrie, est jugé par défaut.
Le conseil d’Ali El Haddad Asufi, Jonathan De Taye, avait annoncé lundi une mise en demeure du Ministère de la justice afin d’obtenir l’assouplissement des mesures de sécurité. La réponse du ministère «est négative», a-t-il indiqué. «On va attendre que les choses se décantent, mais il y a urgence, ce n’est pas tenable», a poursuivi Me De Taye, disant réfléchir à des voies de recours.
Déjà condamnés pour les attentats de Paris
Ce départ en rangs serrés des cinq principaux accusés, déjà condamnés en France pour leur participation aux attaques jihadistes du 13 novembre 2015, fait planer le risque d’une participation minimale, voire nulle, à l’audience bruxelloise. Un coup d’éclat qui intervient après une première polémique sur les box, qui avait repoussé de près de deux mois le début du procès, et à une dizaine de jours des interrogatoires des accusés, prévus à partir du 19 décembre.