AVOIRS RUSSES: Guy Parmelin dit non à la task force du G7

Publié

AVOIRS RUSSESGuy Parmelin dit non à la task force du G7

Selon le conseiller fédéral UDC, interviewé dans la «NZZ am Sonntag», adhérer à la traque des fonds des oligarques russes pourrait nuire à la liberté de décision de Berne en la matière.

Une adhésion de la Suisse à la task force internationale du G7 n'est pas dans l'intérêt du pays, selon le conseiller fédéral UDC Guy Parmelin.

Une adhésion de la Suisse à la task force internationale du G7 n'est pas dans l'intérêt du pays, selon le conseiller fédéral UDC Guy Parmelin.

AFP

Guy Parmelin a défendu le non du Conseil fédéral à l'adhésion de la Suisse à la task force internationale du G7 chargée de traquer les fonds des oligarques russes dans une interview écrite à la «NZZ am Sonntag», publiée en ligne hier soir. Une adhésion n'est pas dans l'intérêt du pays, a-t-il affirmé, en soulignant que «dans un monde de plus en plus polarisé, la Suisse a intérêt, en tant que pays neutre, à conserver une certaine réserve».

Préserver la liberté de décision suisse

Le Vaudois estime notamment que notre pays pourrait subir une pression accrue de la part de la task force du G7. Cela «pour que la Suisse reprenne, en plus des sanctions de l’UE, celles des Etats-Unis par exemple». Or, la Suisse doit conserver sa liberté de décision sur cette question qui sera débattue sous la Coupole fédérale la semaine prochaine (lire encadré).

Guy Parmelin rappelle encore que la task force est une organisation des pays industrialisés du G7 qui, en tant qu’organe politique, défend les intérêts des pays participants. «Ces intérêts ne coïncident pas nécessairement avec ceux de la Suisse », note le Conseiller fédéral. Et il dit ne pas croire que la Suisse puisse être mise encore davantage sous pression: «Jusqu'à présent, je n'ai pas ressenti de telle pression au niveau ministériel. Au contraire, on se vante toujours de la bonne collaboration dans la reprise des sanctions de l'UE.» Par ailleurs, il n'y aurait «de loin» aucune garantie qu'une adhésion à ce groupe du G7 conduise à un «coup de pouce» à Berne.

Le National votera la semaine prochaine

Le Conseil national votera la semaine prochaine sur une motion des Verts pour une adhésion rapide à cette task force du G7. En mars dernier, des diplomates allemands, américains, britanniques, canadiens, français, italiens et japonais avaient demandé à Berne de s'engager davantage dans la recherche de fonds d'oligarques. Ils reprochaient à la Confédération d'avoir bloqué trop peu de ces fonds.

Berne avait d'emblée rejeté ces reproches. Le montant des avoirs bloqués en Suisse est respectable en comparaison internationale, indiquait une prise de position de la Confédération au printemps. Néanmoins, ces derniers temps, la pression de l'étranger semble avoir de plus en plus d'effet, note la «NZZ am Sonntag»: parmi les partis, seule l'UDC s'oppose désormais en bloc à une adhésion à la task force internationale sur les oligarques.

(ewe)

Ton opinion

59 commentaires