États-UnisUne réunion géante de bikers dans le Dakota du Sud fait fi du variant Delta
Malgré le risque de cluster, des dizaines de milliers de motards ont convergé cette semaine vers la ville américaine de Sturgis pour leur réunion annuelle qui n’exige ni vaccin, ni test, ni masque.
Des dizaines de milliers de motards ont afflué cette semaine vers la petite ville de Sturgis, dans le Dakota du Sud, pour un rassemblement géant malgré un regain des cas de coronavirus aux États-Unis.
Les autorités sanitaires ont averti que cette réunion annuelle, qui doit attirer jusqu’à un demi-million de personnes dans cet État du Midwest, pourrait se transformer en un événement «superpropagateur», comme ce fut le cas l’an dernier. Sans compter que le variant Delta, plus contagieux, inquiète encore plus cette année.
Mais les organisateurs affirment que les dix jours de rassemblement, qui se tiennent à Sturgis pour la 81e fois, sont trop importants pour la localité et son économie pour être annulés.
Interrogée sur les préoccupations sanitaires, la porte-parole de la ville, Christina Steele, a souligné que les vaccins étaient disponibles et que la plupart des événements seraient organisés à l’extérieur; la ville laisse d’ailleurs les motards consommer de l’alcool dehors pour éviter qu’il y ait foule dans les bars.
«Les gens ne sont pas inquiets du Covid en ce moment»
«Cette année, les gens sont juste contents d’être dehors et de voyager de nouveau, de s’amuser et de voir les amis qu’ils n’ont pas vus depuis un moment, dit-elle. Les gens ne sont pas inquiets du Covid en ce moment.»
Le rassemblement n’exige pas de preuve de vaccination, de test Covid ou de port du masque, mais il fournit aux visiteurs tests et vaccins gratuits – même s’il faut plusieurs semaines pour que l’immunité postvaccinale entre en jeu. Gel hydroalcoolique et masques sont disponibles à la demande, mais la majorité des participants préféraient ne pas se couvrir la bouche et le nez.
L’an dernier, 445’000 personnes sont venues de tous les États-Unis à Sturgis et ont été accusées d’avoir propagé le virus aux quatre coins du pays. Selon une étude publiée dans le «Southern Economic Journal» en décembre, l’événement pourrait avoir été responsable de plus de 260’000 nouveaux cas de Covid aux États-Unis.
Même la gouverneure de l’État s’est jointe aux motards
Si le nombre d’infections dans le Dakota du Sud s’est stabilisé ces dernières semaines, les craintes sur la possibilité que les visiteurs ramènent le virus avec eux sont réelles.
Cette année, les autorités s’attendent à encore plus d’arrivants et, selon Christina Steele, les foules semblent déjà plus importantes qu’en 2020.
Kristi Noem, la gouverneure républicaine du Dakota du Sud, a mis une veste en cuir noir et s’est jointe au rassemblement.
Dans le comté de Meade, où se trouvent Sturgis et ses 6600 habitants, seuls 37% de la population sont entièrement vaccinés, contre 50% pour la moyenne nationale.
Trop risqué pour le Dr Fauci
L’un des principaux conseillers du président Joe Biden pour les maladies infectieuses, Anthony Fauci, a averti la semaine dernière que tenir ce rassemblement était trop risqué.
«Ça pourrait être un (événement) superpropagateur. Nous ne voulons pas qu’il le soit, mais c’est la réalité», a dit à CBS News le Dr Shankar Kurra, vice-président des affaires médicales à l’hôpital Monument Health de Rapid City, près de Sturgis.
Shankar Kurra a précisé que tout le personnel de l’hôpital resterait dans la ville pendant le rassemblement, que les vacances seraient suspendues et des bras supplémentaires embauchés pour faire face à une potentielle hausse des cas de Covid.