ClimatLes Verts veulent en finir avec les tondeuses à essence dès 2025
Le conseiller national écologiste Nicolas Walder (V/GE) et ses collègues visent la transition énergétique dans nos jardins. Mais en douceur.


Les écologistes lancent leur offensive contre les machines de jardin fonctionnant à l’essence.
iStockphotoAvant le vote de dimanche, le 15 juin, les Verts ont déposé à Berne un projet qui vise à décarboner les jardins de Suisse. Dès 2025, la vente de tondeuses neuves, souffleuses et autres débroussailleuses qui fonctionnent à l’essence serait interdite. Le conseiller national Nicolas Walder (V/GE) a déposé une motion cosignée par ses collègues écologistes. «Mais, note-t-il, nous ne voulons pas interdire celles qui fonctionnent encore».
Nicolas Walder constate que les tondeuses à essence sont encore majoritaires en Suisse: «Les remplacer toutes d’un seul coup par des électriques serait un non-sens écologique», admet-il. D’autant que les tondeuses à gazon sont des machines qui sont relativement peu utilisées dans l’année. Jeter du bon matériel serait du gaspillage. Son idée, en interdisant la vente de machine neuve à essence, est de provoquer à terme une transition énergétique sectorielle: «Contrairement à d’autres domaines, les alternatives existent pour les machines de jardin et ce n’est pas compliqué de les mettre en place».
L’UDC à l’affût contre toute interdiction
Mais 2025, c’est presque demain, ne va-t-il pas trop vite? «Tout dépend le temps que mettra le Conseil fédéral pour traiter ma motion, observe-t-il. Mais s’il est d’accord avec cette idée, cela pourrait aller assez vite, en 2026 ou 2027». Cependant, les Chambres fédérales devront accepter sa motion. Lundi, après la victoire de la loi pour le climat, le président de l’UDC Marco Chiesa a martelé dans un éditorial que son parti allait combattre toute interdiction liée à la lutte pour le climat. Il visait le coprésident du Parti socialiste, Cédric Wermuth. Le socialiste a promis dimanche qu’il allait s’attaquer à la «consommation de luxe», que représentent les jets privés.
Mais les tondeuses, ce n’est pas du luxe? «Cette motion est une petite pierre à l’édifice, répond Nicolas Walder. Il n’y a pas d’interdiction pour l’utilisateur, la pression est mise sur les fabricants. Et puis, il y a un aspect qui concerne tout le monde: la qualité de la vie. Ces tondeuses, ces souffleuses ou ces débroussailleuses à essence font un bruit insupportable».
Vu que les oreilles ne sont pas partisanes a priori, sa proposition pourrait bien séduire une majorité silencieuse au Parlement.