Guerre en Ukraine : Moscou voit ses dépenses militaires s’envoler de 68% 

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Guerre en UkraineMoscou voit ses dépenses militaires s’envoler de 68%

La Russie a annoncé jeudi une hausse considérable de son budget de défense, signalant être prête à une «guerre hybride» longue en Ukraine. 

Des soldats russes dans la région de Saint-Pétersbourg, le 22 septembre 2023.

Des soldats russes dans la région de Saint-Pétersbourg, le 22 septembre 2023. 

REUTERS

Moscou a justifié jeudi la hausse prévue du budget des dépenses militaires de 68% en 2024 par rapport à l’année précédente pour atteindre 10’800 milliards de roubles (environ 102 milliards de francs au taux du jour). Pour le Kremlin, l’Occident en soutenant Kiev mène «une guerre hybride» à la Russie afin de la soumettre à ses velléités hégémoniques. La Défense va donc représenter environ 30% des dépenses fédérales totales en 2024 et 6% du produit intérieur brut, une première dans l’histoire de la Russie post-soviétique.

Ce volume illustre la détermination de Moscou à poursuivre son assaut en Ukraine, lancé il y a plus d’un an et demi. Après une série d’importantes défaites en 2022, l’armée russe s’est retranchée dans le sud et l’est de l’Ukraine.

«Délires impérialistes»

«Il est évident qu’une telle augmentation est nécessaire, absolument nécessaire, parce que nous sommes dans un état de guerre hybride», a affirmé à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Pour les alliés occidentaux de l’Ukraine, la Russie a lancé une guerre impérialiste contre son voisin et le soutien à Kiev est essentiel pour repousser les ambitions russes.

Depuis la capitale ukrainienne, au côté du président Zelensky, le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg, a dénoncé les «délires impérialistes» de Moscou, notant que «les Ukrainiens se battent pour leurs familles (…) et leur liberté». Le responsable de l’Alliance s’est en outre félicité des récentes avancées de la contre-offensive ukrainienne, même si celles-ci restent réduites aussi bien dans le Sud que dans l’Est.

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg (à g.), et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, le 28 septembre à Kiev.

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg (à g.), et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, le 28 septembre à Kiev. 

AFP

«Aujourd’hui, vos forces avancent. Elles font face à des combats acharnés, mais elles gagnent du terrain petit à petit», a déclaré Jens Stoltenberg. Il a relevé qu’une coalition d’une cinquantaine de pays a promis depuis le début du conflit quelque 100 milliards d’euros d’aide militaire à l’Ukraine, la moitié provenant des États-Unis.

L’hiver arrive

Volodymyr Zelensky, qui fait face dans certaines capitales à une baisse de la volonté de soutenir l’Ukraine, a insisté jeudi sur le fait que son pays avait encore besoin d’aide, notamment de systèmes antiaériens. Il s’attend en effet à ce que Moscou attaque cet hiver, comme l’année dernière, l’infrastructure énergétique pour plonger les Ukrainiens dans le noir et le froid. «Le secrétaire général a accepté de faire des efforts pour nous aider», pour «mobiliser les membres de l’Alliance», a affirmé Volodymyr Zelensky.

Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, est lui arrivé jeudi à Kiev accompagné d’industriels de la défense pour discuter de l’évolution de l’aide française à l’Ukraine et de partenariats industriels dans un conflit amené à durer.

Le ministre ukrainien de la Défense, Roustem Oumerov, a en outre reçu son homologue britannique Grant Shapps, le remerciant pour son «soutien inébranlable» et ajoutant être «concentré sur (la question) de la défense antiaérienne, l’artillerie et les systèmes anti-drones» dont Kiev a besoin. «L’hiver arrive, mais on est prêts. On est plus forts ensemble», a écrit sur X (ex-Twitter) Roustem Oumerov.

Adhésion à l’OTAN

Sur le dossier de l’adhésion ukrainienne à l’OTAN, le président ukrainien a estimé qu’il ne s’agissait que d’une «question de temps». Jens Stoltenberg a lui estimé que Kiev est «plus proche de l’OTAN que jamais», alors qu’aucun calendrier n’a été annoncé. Pour Moscou, une telle adhésion fait figure de chiffon rouge. Le président russe Vladimir Poutine justifie d’ailleurs son offensive de février 2022 par la volonté, selon lui, de l’OTAN d’utiliser l’Ukraine comme tête de pont pour endiguer la Russie. 

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(AFP)

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