Guerre en Ukraine – Vladimir Poutine menace de priver l’Ukraine de son «statut d’Etat»

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Guerre en UkraineVladimir Poutine menace de priver l’Ukraine de son «statut d’État»

Vladimir Poutine a averti que l’Ukraine pourrait perdre son «statut d’État» si elle continuait à refuser de céder aux exigences russes.

Le président russe Vladimir Poutine, à Moscou le 30 juin 2021.

Le président russe Vladimir Poutine, à Moscou le 30 juin 2021.

AFP

De «violents combats» avec les forces russes étaient signalés dimanche par l’armée ukrainienne au onzième jour de l’invasion, le président Vladimir Poutine menaçant de priver l’Ukraine de son «statut d’État» et comparant les sanctions internationales qui frappent la Russie à une «déclaration de guerre».

Les forces armées ukrainiennes «mènent de violents combats» contre les forces russes pour le contrôle des villes de Mykolaïev, dans le Sud, et de Tcherniguiv, dans le Nord, a indiqué l’état-major ukrainien dans un communiqué sur Facebook. Une opération militaire ukrainienne était également en cours dans la région de Donetsk (est). «Les principaux efforts se concentrent sur la ville de Marioupol», port stratégique du sud-est du pays, a ajouté l’état-major.

Dans cette ville, la situation est «très difficile», a affirmé son maire, Vadim Boïtchenko, faisant état d’un «blocus humanitaire». «Cela fait cinq jours que nous vivons sans électricité, nous n’avons pas de chauffage ni de réseau mobile», s’est-il plaint dans une interview diffusée sur YouTube.

Selon lui, les bombardements des derniers jours ont fait des «milliers de blessés» et les forces russes empêchent l’arrivée d’aliments et de médicaments. «La ville de Marioupol n’existe plus», a-t-il lancé. «Je demande à nos partenaires américains et européens: aidez-nous, sauvez Marioupol!»

Tournant

La chute de Marioupol, ville d’environ 450’000 habitants, constituerait un tournant. Elle permettrait la jonction entre les troupes en provenance de la Crimée annexée, qui ont déjà pris les autres ports clés de Berdiansk et de Kherson, et celles du Donbass, puis à ces forces consolidées de remonter vers le centre et le nord de l’Ukraine. Les soldats russes se rapprochent également de Kiev, rencontrant une tenace résistance. Des dizaines de civils ont été tués ces derniers jours à Tcherniguiv, à 150 km au nord de la capitale.

Une équipe de l’AFP qui s’est rendue sur place samedi a constaté des scènes de dévastation dans cette ville de 300’000 habitants qui se vidait de sa population, faisant craindre un destin similaire pour Kiev une fois les batteries de missiles et l’artillerie russes aux portes de la capitale.

La cohue s’est par ailleurs emparée des gares dans les villes d’Ukraine menacées par la progression des forces russes, femmes et enfants cherchant à partir à l’abri après des adieux déchirants avec leurs maris et pères restés sur place pour se battre. Selon l’ONU, 1,37 million de personnes se sont déjà réfugiées à l’étranger depuis l’invasion de l’Ukraine le 24 février, et on compte plus d’un million de déplacés à l’intérieur du pays.

«Déclaration de guerre»

Vladimir Poutine a averti que l’Ukraine pourrait perdre son «statut d’État» si elle continuait à refuser de céder aux exigences russes. Moscou réclame notamment un statut «neutre et non nucléaire» pour l’Ukraine et sa démilitarisation, ce que Kiev, qui cherche à adhérer à l’Union européenne et à l’Otan, juge inacceptable.

Les autorités ukrainiennes «doivent comprendre que si elles continuent de faire ce qu’elles font, elles mettent en question l’avenir du statut d’État ukrainien. Et si cela se passe, elles en seront entièrement responsables», a déclaré Vladimir Poutine, avant d’évoquer les sanctions occidentales. «Ces sanctions qui sont mises en place, cela s’apparente à une déclaration de guerre», a-t-il affirmé. «Mais Dieu merci, on n’en est pas encore arrivé là», a-t-il ajouté.

Le maître du Kremlin a cependant mis en garde l’Occident contre la tentation d’imposer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, une mesure que Kiev réclame avec insistance mais à laquelle l’Otan se refuse pour ne pas se retrouver entraînée dans un affrontement direct avec la Russie. L’instauration d’une zone d’exclusion serait considérée par Moscou «comme une participation au conflit armé de tout pays» dont le territoire serait utilisé pour «créer une menace envers nos militaires», a prévenu Vladimir Poutine.

(AFP)

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