SantéPlusieurs cas de diphtérie dans un centre de requérants à Berne
Cette maladie infectieuse contagieuse a été détectée dans le centre fédéral d’asile situé dans l’ancien hôpital Ziegler. Deux étages du centre ont été placés en quarantaine.
Deux cas positifs à la toxine de la diphtérie respiratoire ont été détectés dans le centre fédéral pour requérants d’asile de Berne, soit l’ancien hôpital Ziegler, a confirmé mercredi le canton de Berne suite à une information de plusieurs journaux alémaniques. Des frottis ont été effectués sur l’ensemble des résidents afin de détecter d’éventuels autres cas. À ce jour, quatre autres cas ont été détectés et la présence de la toxine impliquée a été confirmée ce mercredi. Aucune ne présente toutefois de symptômes respiratoires.
Toutes les personnes infectées ont été isolées. Deux étages du bâtiment ont en outre été placés en quarantaine. Ils abritent, l’un 92 mineurs non accompagnés, et l’autre 83 requérants. Ils ont reçu un traitement antibiotique prophylactique afin de réduire le plus possible le risque de contamination, précise le canton. Ces mesures ont été mises en œuvre en étroite collaboration avec le médecin cantonal et le service d’infectiologie de l’Hôpital de l’Île.
En raison de la quarantaine, le centre a cessé toute admission et tout transfert. Le port du masque est obligatoire dans l’ensemble du bâtiment, ajoute le canton.
A noter que l’Office fédéral de la santé publique a également publié un communiqué pour indiquer qu’il n’y avait pas de danger pour la population.
Une maladie contagieuse et dangereuse
La diphtérie est une maladie infectieuse provoquée par la bactérie Corynebacterium diphtheriae. Il en existe deux formes: la forme respiratoire et la forme cutanée. C’est surtout la diphtérie respiratoire qui est dangereuse. L’agent pathogène s’attaque en premier lieu aux voies respiratoires supérieures et de nombreuses souches de ce bacille produisent un poison, la toxine diphtérique, susceptible d’entraîner des complications dangereuses et des séquelles tardives. Le taux de mortalité est élevé (jusqu’à 50%), mais l’administration immédiate d’une antitoxine abaisse ce taux à 5-10%, et la maladie se soigne aux antibiotiques.
La contamination chez les humains a lieu par exposition aux gouttelettes lors d’un contact étroit avec une personne infectée ou lorsque cette dernière éternue, tousse ou parle fort. Les personnes porteuses du bacille peuvent aussi être contagieuses lorsqu’elles sont asymptomatiques. Les plus vulnérables sont les enfants en bas âge et les personnes âgées. Mais un vaccin extrêmement efficace protège contre cette maladie.
La diphtérie a été redoutable au 19e et dans la première moitié du 20e siècle. Mais elle est en voie de disparition dans les pays développés depuis les années 1980 grâce à la vaccination. Elle est toutefois réapparue dans les pays de l’ex-URSS dès 1991. En Suisse, le dernier cas connu remonte à 1983, selon l’OFSP.