TennisIl faudra être très fort pour battre Novak Djokovic
Le Serbe a marqué les esprits et son territoire, au Masters de Turin, en dominant Stefanos Tsitsipas avec la manière (6-4 7-6).
- par
- Mathieu Aeschmann
Ne vous fiez surtout pas au classement: le grand favori de ce Masters 2022 est seulement huitième mondial et il s’appelle Novak Djokovic. Lundi soir, le champion de Wimbledon a envoyé un signal fort aux sept autres «Maîtres» de Turin en étouffant Stefanos Tsitsipas 6-4, 7-6. Ce n’est pas un hasard si «Djoko» n’a perdu qu’une seule fois depuis Roland-Garros (la finale de Bercy face à Rune). Même s’il ne finira pas l’année sur le trône de l’ATP, il est actuellement le meilleur joueur du monde. Et assez nettement.
Les années passent et le constat perdure. Novak Djokovic est capable de sortir des «starting-blocks» en indoor avec une intensité et une propreté sidérantes. Durant les trois premiers jeux, le Serbe a étalé une telle qualité de frappe que le court du Pala Alpitour semblait aller plus vite que lors des trois premiers matches de ce Masters. Appuis, plans de frappe, choix, tout était absolument parfait. Et le break empoché lors de ce moment de grâce allait naturellement porter «Nole» vers le gain de la manche initiale (6-4).
Tsitsipas s’est accroché
Le grand mérite de Stefanos Tsitsipas aura été de s’accrocher. Il le fit grâce à son service, son coup droit et une pincée d’attitude subversive (sa spéciale). Le Grec harangua en effet la foule plusieurs fois, comme pour se convaincre qu’il y avait un combat. Or cette révolte un peu artificielle eut des effets inattendus puisque Novak Djokovic se sentit obligé de répondre sur le terrain des émotions. Bizarre tant le Serbe était alors intouchable tennistiquement.
De psychologique, la lutte descendit alors à hauteur de raquette. Et c’est au tie-break que l’homme aux 21 titres du Grand Chelem passa l’épaule. Trop propre, trop juste, trop élastique comme sur cette glissade sublime ponctuée d’une contre-amortie glissée presque parallèlement au filet. Du très grand Djokovic. Tout simplement.