Football: Pelé, une star aussi en dehors des terrains

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FootballPelé, une star aussi en dehors des terrains

Artiste ballon au pied, Pelé a aussi profité de son immense notoriété pour embrasser plusieurs carrières parallèles en dehors des terrains: acteur, chanteur ou même homme de pub.

En 1971, Pelé présentait l’actrice Brigitte Bardot à ses coéquipiers de l’équipe de Santos.

En 1971, Pelé présentait l’actrice Brigitte Bardot à ses coéquipiers de l’équipe de Santos.

AFP

Donnant la réplique à Sylvester Stallone dans un film hollywoodien, vantant les mérites du Viagra ou poussant la chansonnette avec Elis Regina, voix mythique de la chanson brésilienne, le «Roi» Pelé n’a laissé personne indifférent.

La rencontre de deux mythes

Sous le maillot de la Seleção, Pelé était entouré de cracks comme Garrincha, Rivelino ou Jairzinho. Dans le studio d’enregistrement, il a choisi la meilleure des équipières, Elis Regina, une des plus grandes chanteuses brésiliennes de tous les temps.

Le duo improbable a accouché, en 1969, d’un disque, un compact au titre très à propos: «Tabelinha», terme utilisé en portugais pour désigner le une-deux, échange de passes rapides entre deux joueurs.

Pelé ne s’est pas contenté de pousser la chansonnette: il a aussi été l’auteur-compositeur des deux titres, «Vexamão» et «Perdão, não tem», s’accompagnant lui-même à la guitare.

La première débute par un dialogue hilarant entre les deux monstres sacrés, Elis demandant au «Roi» de chanter, ce à quoi il répond dans un premier temps «Je n’ai pas la voix pour ça», avant de céder, sur un rythme de bossa-nova.

L’année suivante, Pelé a aussi enregistré un chant de Noël, quelques mois après avoir offert au Brésil un troisième titre de champion du monde.

En 1987, le refrain «ABC, ABC, tous les enfants doivent lire et écrire» est entonné par l’éternel No 10, dans une chanson enregistrée avec le groupe Trem da Alegria, formé par quatre enfants, et utilisée par la suite pour une campagne d’alphabétisation du Ministère de l’éducation.

Il avait déjà fait une incursion dans le show-business à travers son idylle avec la présentatrice Xuxa, blonde sexy dont les émissions étaient suivies par des millions de jeunes téléspectateurs.

En 2006, Pelé s’offrira encore «PeléGinga», album où figure notamment un duo avec Gilberto Gil et également une première version d’«Acredita no véio», qu’il chantera de nouveau en 2020, à l’occasion de ses 80 ans, accompagné des guitares du duo mexicain Rodrigo et Gabriela.

Le film «À nous la victoire»

Le temps d’un film, Pelé s’est appelé Luis Fernandez. Rien à voir avec l’ancien milieu de terrain des Bleus, le «Roi» incarne un prisonnier de guerre originaire de Trinité-et-Tobago, confiné dans un camp de prisonniers, en 1943.

Entraîné par Michael Caine, il doit disputer un match contre une sélection de soldats allemands au stade de Colombes, près de Paris.

Avec John Huston à la réalisation, ce film, «À nous la victoire», sorti en 1981, compte dans sa distribution d’autres anciens joueurs de renom, comme Bobby Moore, capitaine de l’Angleterre championne du monde en 1966, l’Argentin Osvaldo Ardiles ou le Belge Paul Van Himst.

Mais Pelé a aussi pour équipier Sylvester Stallone, qui surfait sur la vague du succès de «Rocky» mais était visiblement plus doué avec des gants de boxe que balle au pied.

«Je vais être sincère. Tu ne tires pas bien, tu ne dribbles pas bien, mais tu peux être un très bon gardien», lui conseille le Brésilien dans une de ses principales répliques du film.

Mais Pelé, jeune retraité des terrains, a surtout fait parler sa technique, avec un splendide retourné acrobatique pour assurer le match nul contre les Allemands.

Une seule prise avait été nécessaire, selon des membres de l’équipe du film.

Pelé a aussi été la vedette de films brésiliens, notamment «Os trapalhões e o Rei do Futebol» (1986), avec un célèbre trio comique de l’époque.

Il a tourné une pub pour le Viagra

«Parlez-en à votre médecin. Moi, j’en parlerais.» En 2002, à 62 ans, Pelé apparaît au beau milieu du Maracanã, stade où il avait marqué son millième but trente-trois ans plus tôt. Mais il n’est pas question de football.

En voix off, il évoque le tabou des troubles de l’érection, dans une publicité pour le Viagra qui a fait couler beaucoup d’encre.

«Je n’en ai jamais pris, je n’en ai jamais eu besoin», a-t-il affirmé plus tard, à l’âge de 70 ans.

Homme de pub, Pelé a aussi prêté son image à des marques de boissons, de vêtements, de téléphones mobiles, mais aussi de jeux vidéo.

Au début des années 1980, on le retrouve aux côtés du pilote Mario Andretti et du basketteur Kareem Abdul-Jabbar, et même manette à la main pour vanter les mérites de la console de jeux Atari 2600. Il était sur tous les terrains.

(AFP)

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