Sanctions contre la RussieLa justice américaine se focalise sur Credit Suisse et UBS
Le Département américain de la justice se penche sérieusement sur Credit Suisse à propos du contournement des sanctions contre de riches Russes. L’affaire fait aussi des remous en Suisse.
Le Département américain de la justice (DoJ) intensifie ses investigations sur le contournement des sanctions contre de riches Russes en se concentrant sur d’éventuels manquements chez Credit Suisse, rapportait, mercredi, l’agence Bloomberg, faisant plonger le cours d’UBS, qui a racheté sa rivale en juin.
«Ce qui a commencé par une série d’assignations envoyées à une palette de banques en début d’année est devenu une investigation complète concentrée sur Credit Suisse», selon l’agence financière, qui cite des sources sans les nommer. Le DoJ a informé les avocats d’UBS aux États-Unis, selon ces sources.
Poursuites pas «obligatoires»
La justice américaine examine également de possibles manquements chez UBS, a précisé une de ces sources. Ces investigations se trouvent encore à un stade précoce et ne déboucheront pas forcément sur des poursuites. Contacté par l’AFP, le DoJ n’a pas souhaité faire de commentaires, ni UBS.
L’action UBS a clôturé la séance en baisse de 2,91%, à 22 fr. 34, pesant sur le SMI, l’indice de référence de la Bourse suisse, en baisse de 0,65%.
UBS a été forcé de racheter son ex-rivale, sous la pression du Conseil fédéral, pour 3 milliards de francs. Secouée par des scandales à répétition, Credit Suisse a été confrontée à une grave crise de confiance en mars, au point de frôler la faillite. Le rachat a été finalisé en juin, UBS reprenant avec cette transaction les litiges accumulés par son ancienne concurrente.
Failles utiles aux riches Russes
Le contournement des sanctions contre la Russie fait des remous en Suisse depuis la diffusion, mi-septembre, d’une enquête menée par un consortium international de médias, dont la cellule d’enquête du groupe Tamedia et la RTS en Suisse.
Bien que neutre, la Suisse s’était rapidement alignée sur les sanctions de l’Union européenne contre les oligarques russes après l’invasion de l’Ukraine. Mais l’enquête réalisée par ce consortium de médias, sur la base notamment de données provenant d’un gestionnaire de fortune zurichois qui avaient atterri temporairement sur le darknet après une attaque au rançongiciel, a dévoilé des failles qui permettent à de riches Russes de contourner les sanctions.