FootballHumeur: mais bien sûr que cette Coupe, Sion va la gagner
Alors que tout parle en faveur de Lugano, je suis assez convaincu que ces Valaisans vont poutzer ces terreurs tessinoises. Tant il y a l’envie de retrouver Servette en finale le 2 juin.
- par
- Nicolas Jacquier
J’ai des amis merveilleux et de bonne composition qui s’avèrent tous être, habituellement, d’excellents pronostiqueurs de surcroît. Néanmoins, aucun d’entre ne parvient à imaginer que le FC Sion puisse reproduire dans sa demi-finale contre Lugano de samedi soir un exploit identique à celui qu’il a déjà réalisé contre Young Boys; un tenant du titre éliminé sans coup férir au tour précédent, ce qui avait fini par coûter sa place sur le banc bernois à Raphaël Wicky.
Mes chers amis ont simplement oublié – ou fait mine d’oublier – tout ce que signifie la Coupe en Valais, cette compétition fétiche ayant permis au club de Tourbillon d’y façonner sa légende. Il s’en est même trouvé un, pourtant au fait de l’actualité footballistique, pour estimer carrément que les chances du FC Sion équivalaient à un cinglant zéro absolu. «Tu verras, ils ne pourront même pas y croire ne serait-ce qu’une seule seconde. Ils vont se faire laminer, Nico, tes Valaiscos…»
Mais tu veux rire ou quoi? C’est bien connu: dès lors que les gens de Tourbillon atteignent le dernier carré de leur compétition fétiche, aucun autre footballeur helvétique, aussi fort soit-il, ne peut rivaliser avec eux. Capisce?
Évidemment, le désormais habituel couac du FC Sion contre Thoune lundi soir dans la finale du championnat donne du grain à moudre à tous ceux et celles, parce qu’il s’en trouve jusque parmi ses supporters, estimant que le club valaisan ne va pas exister contre les Bianconeri. On laisse dire? Et puis non, on corrige!
Tholot brouille les pistes
Tout cela ne ferait-il d’ailleurs pas partie d’une stratégie diabolique pour mieux endormir l’adversaire? Si l’objectif du FC Sion était de cacher son jeu, c’est en tout cas déjà pleinement réussi. En fin tacticien qu’il est, on a même entendu Didier Tholot anticiper l’élimination sur l’antenne de Rhône de FM quand, invité mercredi de la matinale, il n’a pas eu de mots assez élogieux sur l’opposition, insistant plus que de coutume sur la valeur du FC Lugano, que son équipe, dans ces conditions, n’aurait sans doute pas voix au chapitre, patati patata... Cela s’appelle brouiller les pistes, ce que le coach de Tourbillon a admirablement su faire.
En tout état de cause, il y aurait quand même de quoi s’insurger contre ce prétendu manque d’ambitions, non?
Parce que croyez-nous ou pas, ces Tessinois, Sion va les bouffer. Les raisons de notre optimisme aveuglant sont multiples, en voici déjà cinq parmi d’autres:
Didier Tholot saura trouver la parade pour mettre échec et mat les noir et blanc.
Des joueurs vont enfin se révéler, à l’instar du Bulgare Georgi Rusev, que l’on verrait bien se glisser dans le rôle du héros de la soirée.
À Loèche, à l’occasion de la mise au vert des siens, le druide CC aura usé de son influence pour remonter son équipe comme jamais.
Le kop de Tourbillon jouera pleinement son rôle de 12e homme, voire plus.
Surfant sur une dynamique impressionnante, les joueurs de Mattia Croci-Torti commettront inévitablement le péché d’orgueil devant moins fort qu’eux sur le papier – «Et comme ce n’est pas le papier qui joue, hein?», se plaît-on à répéter.
Retrouvailles programmées avec Servette
Sans préjuger de sa fin de championnat, le leader de Challenge League s’apprête ainsi à prolonger en toute logique sa saison jusqu’au 2 juin. Selon notre petit doigt, il y retrouvera même Servette pour un remake de la finale historique de 1996.
Tiens, un bon vieux Sion – Servette en clôture, avouez que cela aurait quand même sacrément de la gueule. Ce faisant, la seule perspective de retouver les «grenat» pour une vigousse explication au Wankdorf ne pourra que décupler la grinta valaisanne au coup d’envoi dans 48 heures (et une raison de plus, une). Pour Sion, il y a l’ambition de ramener «sa» Coupe à la Planta comme cela avait déjà été le cas en 2006, alors qu’il évoluait en Challenge League comme aujourd’hui.
Bon, désolé, je dois vous abandonner, un pote m’a rejoint, qui se trouve être un véritable aficionado du FC Sion en toutes circonstances, maîtrisant au demeurant l’art subtil du contre-pied. Soit le type capable de s’enflammer pour les siens, d’évoquer l’exploit à venir, de déjà pré-réserver sa place dans un car en vue du pèlerinage du Wankdorf avant de… s’en aller miser dix thunes sur la qualification de Lugano.
Comme vous?