BirmanieLa junte libère plus de 9000 prisonniers
Afin de «marquer le 76e anniversaire de l’indépendance et pour respecter la paix dans les cœurs et les esprits des gens», la junte birmane a déclaré qu’elle avait accordé l’amnistie à 9652 détenus.
La junte birmane a annoncé, jeudi, l’amnistie de plus de 9000 prisonniers, une mesure annuelle à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance du pays. Cet évènement intervient alors que l’armée, qui a pris le pouvoir par un coup d’État en 2021, fait face à une résistance croissante de la part d’une alliance de minorités ethniques dans le nord du pays.
Cette alliance armée de groupes ethniques minoritaires a annoncé la prise de positions militaires et de grands axes routiers vitaux pour le commerce avec la Chine, représentant un défi pour la junte, selon les analystes.
L’anniversaire de l’indépendance de la Birmanie était précédemment l’occasion d’un défilé militaire dans la capitale Naypyidaw, suivi d’un discours du chef de la junte Min Aung Hlaing. Alors qu’il était absent cette année, c’est un subordonné qui a lu à sa place une déclaration préparée à l’avance.
Dans un communiqué publié jeudi, le Conseil d’administration de l’État, comme se nomme officiellement la junte, a déclaré qu’il avait «accordé l’amnistie à 9652 détenus des prisons et centres de détention pour marquer le 76e anniversaire de l’indépendance et pour respecter la paix dans les cœurs et les esprits des gens».
Une centaine de prisonniers étrangers
Il n’y avait aucune indication dans l’immédiat que des détenus politiques puissent figurer parmi ceux qui seraient libérés. Dans un communiqué distinct, la junte a déclaré que 114 prisonniers étrangers figuraient parmi les personnes amnistiées et seraient expulsés «pour des raisons de relations bilatérales et humanitaires». Aucun autre détail n’a été donné. À Rangoun, la capitale commerciale, des proches de prisonniers se sont rassemblés devant la prison d’Insein, où des détenus devaient être libérés.
La Birmanie a déclaré son indépendance de la Grande-Bretagne, le 4 janvier 1948, après un long combat mené par le général Aung San, père de la dirigeante déchue Aung San Suu Kyi. L’anniversaire de l’indépendance est habituellement marqué par des jeux de rue, des marches et des rassemblements dans les parcs et espaces publics. Cette année, les festivités à Naypyidaw ont été plus discrètes, loin du défilé de soldats, de lanceurs de missiles et de véhicules blindés qui a traversé la ville, l’année dernière.