Mondiaux de ski alpinLa FIS dépoussière ses chronos
Les géants des Championnats du monde de Courchevel/Méribel servent de terrain d’essai pour un nouveau type de chronométrage. Le temps réel a fait son apparition.
![Rebecca Garcia Méribel](https://media.lematin.ch/4/image/2023/10/25/839bc078-b6c5-4d3d-b634-3b5999a70b65.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=crop&w=400&h=400&rect=0%2C0%2C2048%2C2048&fp-x=0.5&fp-y=0.5&crop=focalpoint&s=1244db9d4acbd2a4904f9e8134cec72d)
![Ragnhild Mowinckel malmène la porte. Une habitude du ski alpin qu’il convient d’avoir en tête au moment de mettre au point des solutions de chronométrage. Ragnhild Mowinckel malmène la porte. Une habitude du ski alpin qu’il convient d’avoir en tête au moment de mettre au point des solutions de chronométrage.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/b7d9d3d6-b42f-4922-9306-7071a1bbcbdb.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1365&fp-x=0.5&fp-y=0.5003663003663004&s=0f693c375d2b8620a2b6e699ca1c3b31)
Ragnhild Mowinckel malmène la porte. Une habitude du ski alpin qu’il convient d’avoir en tête au moment de mettre au point des solutions de chronométrage.
AFPLes téléspectateurs ont bien vu que le chronométrage du géant féminin des Mondiaux de Courchevel/Méribel avait changé. Le tracé affiché à l’écran comporte toujours des secteurs. Mais il se remplit de couleur au fur et à mesure de la course. Le retard – ou l’avance – est mis à jour à chaque porte, et les données permettent également d’assurer une projection pour connaître l’écart final sur la ligne d’arrivée.
Manifestement accusé de tuer le suspense, Emmanuel Couder, coordinateur des événements opérationnels alpins de la FIS, s’en défend. «Qu’un expert lève la main s’il voit un athlète avec une seconde de retard au deuxième intermédiaire gagner la course. Si la projection dit qu’il va être 15e, c’est une information juste et il faut la prendre.»
Ces nouvelles données viennent s’ajouter à ce que le téléspectateur pouvait déjà voir, à savoir le temps réalisé sur différents secteurs. «On ne peut pas partir de quelque chose qui n’existe pas», estime le Savoyard, avant d’ajouter qu’il faut voir ce temps réel comme une pièce supplémentaire à ce qui existait déjà.
![Le tracé, sur la droite de l’image, est complété au fur et à mesure. Les couleurs varient selon le gain ou la perte de temps sur le chrono de référence. Le tracé, sur la droite de l’image, est complété au fur et à mesure. Les couleurs varient selon le gain ou la perte de temps sur le chrono de référence.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/c5ad59ec-42a4-4dee-9031-3e65d3be48cb.png?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C1504%2C821&fp-x=0.5&fp-y=0.5006090133982948&s=4ab1b8fbfca67a48000c4cc3f85aa074)
Le tracé, sur la droite de l’image, est complété au fur et à mesure. Les couleurs varient selon le gain ou la perte de temps sur le chrono de référence.
FISLe graphique permet de voir la course autrement. Même à froid, l’amateur de ski est capable de voir les passages où son skieur favori a fait la différence. «On raconte une autre histoire», précise-t-il. Par exemple, si Camille Rast recherche à figurer dans le top 15, il sera plus intéressant de comparer son temps à un autre équivalent qu’à celui de Mikaela Shiffrin. «Au lieu d’être toujours dans le rouge, elle sera mieux mise en valeur dans son groupe de niveau.»
«Il y a beaucoup de solutions utilisées ailleurs qui ne fonctionnent pas du tout dans le ski.»
Utiliser pour la première fois en direct cette technologie dans des Mondiaux de ski a de quoi faire lever un sourcil. Très en vue, l’événement est à la fois une opportunité et un risque pour un tel exercice. «Si ça ne marche pas, ça ne marche pas», souffle un Emmanuel Couder très content que tout ait fonctionné comme prévu.
Un défi technique
S’il a fallu un peu de temps pour concrétiser l’idée, c’est que les conditions de mise en place sont particulièrement compliquées. Le tracé n’est pas le même d’une course à l’autre, impossible de mettre les câbles n’importe comment. «Il y a beaucoup de solutions utilisées ailleurs qui ne fonctionnent pas du tout dans le ski», indique Emmanuel Couder.
Cela n’empêche pas les chronométreurs d’innover. Et même de déjà penser à la suite. Que préparent-ils à l’avenir? «Vidéo et son embarqués», répond du tac au tac le Savoyard. De quoi vivre les courses toujours plus intensément.