Ski alpinLara Gut-Behrami: «Gagner le globe du géant signifie beaucoup»
La Tessinoise a enfin mis la main sur le globe de cristal de géant, une discipline qui lui tient à cœur. A Saalbach, la lauréate du général de la Coupe du monde a raconté son bonheur sans retenue. Morceaux choisis.
- par
- Sylvain Bolt -Saalbach
Le grand globe de cristal, huit ans après son premier sacre
«Je commence à réaliser petit à petit. C'était une journée très intense. J'étais aussi nerveuse. Donc là, je suis en train de me relâcher tranquillement aussi, de prendre conscience ce qui s'est passé parce je savais qu’il faudrait me battre jusqu’au bout. Il faut se battre pour gagner un globe. Il faut réussir à être cohérent chaque jour et produire du très très bon ski. Ce n'était pas toujours si simple, mais je suis tellement heureuse d'avoir réussi ça.»
Sa première boule de cristal en géant
«Aujourd’hui, c’était très compliqué d’assurer ce globe de géant, parce qu’on s’entraîne pour aller vite, pas pour skier intelligemment et ne pas prendre trop de risques, c’était donc une course tactique. En plus, ces conditions de neige salée ne sont pas idéales pour moi. Le géant est, et a toujours été, la discipline prioritaire pour moi. J'adore le super-G, qui est ma discipline fétiche. Mais si tu skies bien en géant, cela veut dire que techniquement, tu as un très haut niveau. Ça veut dire que tu es une des meilleures skieuses au monde. Et c'est quelque chose que je rêvais toujours d'atteindre. Avoir été capable de gagner en géant signifie vraiment beaucoup.»
Le secret de sa longévité
«Je pense que ce qui m'a toujours poussée, toute ma carrière, c'est le fait que j’adorais skier. J’avais une forme de liberté que j'éprouvais sur les skis. Le plaisir est la clé. Ce n’est pas toujours simple, parce que le public ne voit pas tout ce qu’il se cache derrière. Il y a de la gestion des situations, il faut aussi réussir à être relâchée au départ. Là, ce qui est différent de mes débuts, c’est que je rentre à la maison et je suis contente de la vie que j'ai et de ce que je peux vivre avec ma famille, avec mon mari et les enfants. C'est compliqué de le décrire, mais avant je ne voulais que le succès. Que les résultats. Là, j’ai enfin pu être capable de faire quelque chose de grand en ayant du plaisir et en étant consciente, en pouvant savourer. J’ai trouvé un équilibre.»
Le rôle de sa famille
«Mes parents ont sacrifié des tonnes. Je ne sais pas si sacrifié est le bon terme. Mais ils ont fait des tonnes de choses pour nous, pour mon frère et moi. Ils ont tout organisé. C'était fou. J'ai perdu un peu le chemin en route, au milieu de ma carrière. J’ai perdu un peu la lucidité. Et là, ça revient et c'est comme un cercle qui revient, c'est à nouveau la famille. Je me projette dans un futur avec la famille et c'est ça qui me comble de joie.»