Burkina FasoOnze civils tués dans l’attaque d’une mine d’or
Une trentaine d’hommes ont fait une irruption sanglante dans une mine d’or artisanale pour chasser ses exploitants.
Au moins onze personnes ont été tuées samedi dans l’attaque d’une mine d’or artisanale dans le nord du Burkina Faso, deux jours après une attaque similaire dans la même zone, a-t-on appris dimanche de sources locales.
«Des individus armés non identifiés ont perpétré samedi une attaque sur le site d’orpaillage de Baliata», une localité située sur l’axe Dori, chef-lieu de la région du Sahel, et Gorom-Gorom, a indiqué un habitant de la région.
«Au mois onze personnes ont été tuées par les assaillants qui ont sommé les exploitants miniers de déguerpir des lieux», selon la même source.
«L’attaque a été menée par une trentaine d’hommes qui ont fait irruption sur des motocyclettes. Ils ont tiré sur les gens sans distinction», a expliqué un autre habitant, évoquant également un bilan d’une «dizaine de morts».
«Il y a eu également des blessés qui ont été évacués à Gorom-Gorom pour des soins», a-t-il souligné, sans plus de précisions.
Jeudi, une attaque similaire a visé une mine d’or sauvage de Tondobi, une localité de la commune de Seytenga, près de la frontière nigérienne, faisant une dizaine de morts, selon des sources sécuritaires et locales.
Malgré l’interdiction de l’orpaillage, provoquant régulièrement des éboulements meurtriers, les autorités peinent à contrôler l’exploitation sauvage de l’or, exercée par 1,2 million de personnes, selon des chiffres officiels.
Spirale de violence
Mi-février, l’explosion d’un stock de dynamite sur un site d’or artisanal dans l’ouest du Burkina Faso a fait une soixantaine de morts, selon un bilan officiel.
Comme ses voisins malien et nigérien, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique qui ont fait plus de 2000 morts et 1,7 million de déplacés.
Les attaques, qui visent civils et militaires, se produisent essentiellement dans le nord et l’est du pays.
Depuis fin janvier, une junte militaire dirigée par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba est au pouvoir après un coup d’État militaire qui a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, qui n’a pas réussi à endiguer la violence jihadiste.
Le nouveau président, le lieutenant-colonel Damiba, a fait de la lutte contre le jihadisme et la refondation de l’État burkinabé sa «priorité».