Saut à skisDeschwanden bon 7e des qualifications, Norvégiens au top
Un Suisse peut en cacher un autre. On attendait Killian Peier (20e) aux qualifications olympiques du petit tremplin des JO 2022 à Pékin, on a eu droit à de belles performances de Gregor Deschwanden (7e) et de Simon Ammann (12e).
- par
- Robin Carrel Zhangjiakou
Comme au ski alpin, comme sur les autres disciplines qui se déroulent en extérieur, la star de ces débuts de Jeux olympiques 2022 est le vent, qui dispute ce titre au froid. Dans les hauteurs de Zhangjiakou, les qualifications au concours qui se déroulera dimanche soir en Chine, à midi en Suisse, ont été perturbées par Eole et les grands favoris - le Japonais Ryoyu Kobayashi (4e) et l'Allemand Karl Geiger (9e) - n'ont pas tenu leurs rangs.
Ce premier rendez-vous pékinois pour les sauteurs a fait la part belle aux Norvégiens. Le redoutable Marius Lindvik a fait le plein de confiance en remportant ce concours avec un bond à 100,5 mètres et un vent moins favorable que les autres. Il a eu droit à une pénalisation moindre à cause du vent moins favorable (-8,8 points), là où le 2e Robert Johansson (Nor) - qui a enfin laissé repousser sa mythique moustache - a été amputé de 15,4 unités, alors que le 3e Piotr Zyla (Pol) a pris -18,4 points dans les dents.
Du côté suisse, Gregor Deschwanden a quitté le tremplin du Ruyi des Neiges avec un grand sourire. Le Lucernois de 30 ans a réussi un magnifique saut à 96,5 mètres et terminé bon 7e. «Et c'était génial, a-t-il jubilé dans l'aire d'arrivée. A la sortie de la table, j'étais presque choqué tellement j'étais bas. Mais ensuite, j'ai pris le vent et je suis super content de ce résultat.»
L'autre bonne nouvelle pour le clan helvète, c'est la forme olympique de Simon Ammann (40 ans). Le vétéran saint-gallois s'est posé à 96 mètres, suffisant pour s'adjuger le 12e rang. «J'ai évité quelques sauts d'entraînement pour garder de l'énergie. Le sentiment est assez bon en vue de demain», a-t-il apprécié, avant de couper court à une éventuelle ambition de médaille.
Si Deschwanden et Ammann ont engrangé de bonnes sensations en vue de la première bataille pour les médailles, ce n'est pas le cas de Killian Peier. Le Vaudois n'a pas encore trouvé le rythme idoine sur ce tout nouveau terrain de jeu, qu'il découvre, comme 90% du plateau, depuis à peine quelques jours. Le Sarrazin de 26 printemps s'est posé à 93 mètres, après un vol chahuté par les éléments.
«Les sauts ne sont pas top, mais ça va..., a remarqué le meilleur Suisse en Coupe du monde cette saison. Je suis à chaque fois un peu trop tôt à la table. C'est un peu difficile ensuite de mettre la bonne énergie dans la phase de vol et de la transformer dans la 2e partie. Ce sont les conditions auxquelles on s'attendait. Il y a du vent, puis il y en a plus. Le tremplin par contre, je l'imaginais un peu plus 'plat'. Là on est pas mal en rase-motte.»
Les quatre Suisses en lice (avec aussi Dominik Peter, 25e samedi) peuvent tous rêver participer au moins à la manche finale des trente meilleurs, dimanche, dans la nuit chinoise. Aux JO, les grandes nations du saut sont limitées à quatre participants et il n'y a pas les habituelles dizaines de Norvégiens ou d’Autrichiens qu'on retrouve sur le front de la Coupe du monde. Et avec le vent qui n'en finit pas de souffler sur les hauteurs de Kuchangshucun, les surprises ne sont pas à exclure.