GUERRE EN UKRAINEBerne enquête sur les crimes de guerre en Ukraine
Des réfugiés ukrainiens en Suisse ont signalé des cas de crimes de guerre présumés commis par les troupes russes à l’Office fédéral de la police (Fedpol). Ses experts recueillent des témoignages en vue d’une collaboration internationale en la matière.
Selon les autorités ukrainiennes, depuis le début de l’agression russe, plus de 15 000 crimes de guerre présumés auraient été perpétrés dans le pays. Des crimes dont les images de centaines de cadavres dans les rues de Boutcha, après le départ des troupes russes de la ville, sont devenues le terrible symbole. Si on ne peut vérifier ce chiffre, il ne fait pas le moindre doute que de tels actes aient été perpétrés – majoritairement par des soldats de l’armée russe. Reste à en recueillir les preuves. C’est la tâche d’enquêteurs internationaux, dont des experts suisses, rapporte le SonntagsBlick du jour.
Des réfugiés ukrainiens ont déjà signalé à l'Office fédéral de la police (Fedpol) des violations présumées du droit pénal international. Cela sur son site internet, via un formulaire d’annonce mis en place pour les personnes déplacées à cause de la guerre. Et plusieurs de ces témoins potentiels ont déjà été entendus par les enquêteurs, confirme la porte-parole de Fedpol, Mélanie Lourenço, au journal dominical, sans fournir d’indications sur le contenu de ces auditions.
La police fédérale a aussi elle-même recherché des témoins potentiels. Cela afin de recueillir et de préserver les déclarations et les preuves que de tels crimes ont été perpétrés dans ce conflit. Ces éléments devront servir à pouvoir réagir rapidement et échanger des preuves par la suite lors d'éventuelles demandes d'entraide judiciaire, notamment de la part de la Cour pénale internationale à La Haye.
Des mesures conçues sur le long terme
Mais le Ministère public de la Confédération (MPC) pourrait aussi ouvrir lui-même une procédure. Cela dans le cas où des auteurs présumés de crimes de droit international se trouveraient sur sol suisse. Pour l’heure, aucune procédure de ce type n'est en cours, rapporte le SonntagsBlick. Comme l’explique la porte-parole du Ministère public, Rachel Streber: «Les mesures sont conçues à long terme et il ne faut pas s'attendre à ce que des procédures soient ouvertes dans les prochains mois.»