FootballServette Chênois perd sa couronne au bout du suspense
Le FC Zurich a remporté la première finale des play-off de Women’s Super League en dominant Servette, lundi à la Tuilière (2-2; 5-4 tab). Une victoire obtenue en jouant plus d’une heure en supériorité numérique.
- par
- Florian Paccaud Lausanne
Les Zurichoises sont championnes de Suisse! Lundi à la Tuilière, elles ont battu Servette aux tirs au but devant 2642 spectateurs à l’occasion de la première finale des play-off (2-2; 5-4 tab).
Vainqueurs de la Coupe, le FC Zurich réalise donc un doublé qui a mis du temps à se dessiner. Il peut remercier l’arbitre de la rencontre qui lui a facilité la tâche, Servette évoluant à 10 pendant près d’une heure en raison d’une expulsion qui va faire couler beaucoup d’encre. Tout comme le penalty qui a permis aux Zurichoises d’égaliser.
Une finale ne se joue pas, elle se gagne, stipule l’adage. Très prudentes, les deux équipes ont donc minimisé les prises de risques, offrant une première période peu spectaculaire. Manquant souvent d’efficacité cette saison, les Genevoises ont corrigé le tir au bon moment.
Sur leur première opportunité, Amandine Soulard a fait parler sa combativité pour prendre le meilleur sur Riana Fischer et offrir un caviar à Michèle Schnider pour l’ouverture du score (18e). Très bien en place, les Genevoises ont ensuite contenu sans trop de difficultés les rares offensives zurichoises. Et les tirs trop écrasés de Meriame Terchoune (24e) et Naomi Mégroz (29e) n’ont pas inquiété Inês Pereira, qui restait sur huit blanchissages lors des neuf derniers matches de championnat.
Expulsion sévère
Au retour des vestiaires, les Zurichoises ont été obligées de se découvrir pour rétablir la parité. Mais elles ont continué à se casser les dents sur la meilleure défense du championnat. Ce sont même les protégées d’Eric Sévérac qui ont failli doubler la mise, Schnider manquant son face-à-face avec Livia Peng (59e).
Le tournant du match. Car deux minutes plus tard, la recrue hivernale de Servette Chênois a écopé d’un second carton jaune - le premier avait été bêtement reçu pour un ballon dégagé après le coup de sifflet de l’arbitre - pour une faute anodine au milieu de terrain (61e).
Fin de match folle
A 10 contre 11, les Genevoises ont résisté tant qu’elles ont pu. Mais un nouveau fait de jeu a permis aux Zurichoises d’égaliser. Un léger tirage de maillot de Natalia Padilla, combiné à un plongeon de Lydia Andrade, a convaincu l’arbitre, qui ne bénéficiait pas de l’aide de la VAR, de siffler penalty. Moser n’en demandait pas tant pour rétablir la parité (82e).
Poussant pour s’imposer dans le temps réglementaire, Zurich a cru arracher la victoire lorsque Fabienne Humm a fait trembler les filets de la tête. Une réussite annulée pour une position de hors-jeu (92e). A la 95e, Malena Ortiz a failli délivrer les Grenat, mais sa tentative s’est écrasée sur la transversale de Livia Peng, qui était battue.
Au bout du suspense
Avec une joueuse de moins, les Genevoises, qui avaient déjà disputé 120 minutes en demi-finale contre Bâle le week-end précédent, ont fait mieux que de se défendre. Profitant d’un mauvais renvoi de la défense adverse, Alyssa Lagonia a redonné l’avantage à ses couleurs (99e). Mais cela n’a pas suffi, Fabienne Humm rétablissant la parité (105e).
Dans une fin de match extrêmement crispante, la capitaine de Servette a failli s’offrir un doublé pour son match d’adieu - la Canadienne va prendre sa retraite sportive -, mais sa tentative a échoué sur la latte zurichoise (112e). Tout s’est ainsi joué aux tirs au but. Un exercice qui a souri au FC Zurich, nouveau champion de Suisse.
Cette première finale des play-off ne restera pas dans les annales en ce qui concerne le niveau de jeu proposé. Avec cette nouvelle formule, où le titre est décerné après un match unique, les 22 actrices ont semblé paralysées par l’enjeu, avec de nombreuses imprécisions techniques. La récompense de toute une saison s’est jouée sur des décisions arbitrales plus que discutables, puis sur la loterie des tirs au but. Malgré une forte médiatisation et une fin de partie riche en émotions, pas sûr que le football en ressorte grandi.