Hockey sur glaceLes Ajoulots ont mis les deux pieds dans le plat
Ajoie a concédé sa plus large défaite de la saison lundi face à Zoug (8-1). Pour le capitaine Jordane Hauert, son équipe a offert sur un plateau le match à l’adversaire. L’entraîneur Julien Vauclair relève, lui, une défaillance mentale.
- par
- Julien Boegli Porrentruy
C’était le 28 janvier 2021. À Zoug, le HC Ajoie a subi la pire déroute de sa saison, celle de son retour en National League. La claque concédée, un 11 à 0, sonnera alors le glas du duo Gary Sheehan/Vincent Léchenne à la bande. Près d’une année plus tard, c’est à nouveau face au EVZ que la lanterne rouge a enregistré son plus lourd revers de l’exercice, le premier par plus de quatre buts d’écart. Ce 8-1, on ne l’avait franchement pas vu venir. Parce que le HCA, requinqué suite à ses deux succès obtenus contre Ambri et Lausanne juste avant Noël, semblait sur la voie de la convalescence.
Parce que le double champion de Suisse en titre, miné par ses huit revers lors des dix dernières journées (dont cinq pour conclure son année), paraissait plus vulnérable que jamais. «Au regard du travail accompli durant la trêve, que ce soit sur la glace, avec des séances intensives, ou en salle de force, je ne m’attendais pas à vivre un tel scénario», admet le capitaine Jordane Hauert.
Le scénario, c’est un retard de quatre longueurs après une période que son collectif n’a jamais été mesure d’éponger. «Un résultat pareil dans une patinoire pleine, c’est une grosse déception», poursuit le défenseur qui a passé récemment le cap des 1000 matches joués en ligue nationale. Pour la deuxième fois depuis son retour dans l’élite, Ajoie a ainsi atteint la première pause avec un passif de quatre buts. Lors du précédent concours, il s’était déjà effondré de la sorte. C’était le 3 octobre 2021, à Davos, pour un résultat final de 6-0.
Manque de vigilance et de discipline
Pour l’entraîneur Julien Vauclair, ses hommes ont simplement mis les deux pieds dans le plat. Et ce, d’entrée de jeu: «Avant le match, j’ai rappelé deux choses sur lesquelles il fallait être particulièrement vigilant: Les zones grises et la discipline.» Pour l’ancien défenseur international, le premier principe de précaution concernait les deux lignes bleues. «Un mètre avant et après, pas de perte de puck.» Une quarantaine de secondes s’étaient écoulées. Une rondelle interceptée par Tobias Geisser dans la canne de Reto Schmutz, dans cette fameuse zone grise offensive, a permis au défenseur alémanique d’ouvrir le score en rupture.
Le non-respect des consignes a à nouveau débouché sur le 2-0 de Jan Kovar à la 5e minute. Une punition infligée à Thomas Thiry pour avoir retenu son adversaire derrière la cage et l’attaquant tchèque de Zoug, en jeu de puissance, pouvait lancer sa soirée (un triplé, comme Lino Martschini). «À Lausanne, on a concédé trop de pénalités stupides. Avec le talent offensif qu’il y avait en face, on ne pouvait se permettre de rééditer de telles choses, sous peine de se faire punir.» Quatre réprimandes arbitrales pour trois réussites zougoises à 5 contre 4: Vauclair avait présagé juste.
Pour cette entrée dans la nouvelle année, ses joueurs ont donc été particulièrement désobéissants. Hauert est bien obligé de l’admettre: «On a manqué de concentration. Zoug n’a pas montré grand-chose, il a simplement profité des cadeaux qu’on lui a offerts.» Face à une opposition aussi conciliante, les hockeyeurs de Suisse centrale se sont copieusement servis. Après 40 minutes le score indiquait 0-6, la statistique des tirs cadrés: 18-23 (23-34 au final). «On a commis davantage d’erreurs lors des 20 premières minutes que sur l’ensemble des deux derniers matches», peste Julien Vauclair, qui n’a que peu goûté aux négligences de ses hommes. «Ce fut une défaillance mentale, on est passé totalement à côté de notre rencontre. En fait, on n’était pas prêts à la jouer».
Ajoie a jusqu’à vendredi, avec un déplacement à Zurich, pour retrouver cette rigueur égarée.